Parti pour un stage de 4 semaines dans une école à Tachkent en Ouzbékistan, Arthur, 26 ans, originaire de Chamboeuf dans la Loire, s'est retrouvé confiné dans un hôtel de la capitale, avec ses amis venus lui rendre visite. Entre confinement et démarches de rapatriement, ils ont été bien occupés.
Au téléphone, Arthur Bouard, 26 ans, reste optimiste lorsqu'il évoque ses semaines passées à Tachkent, en Ouzbékistan."De cette aventure, on en gardera que des bons souvenirs !"
Un stage de découverte, direction Tachkent
Etudiant en Master 2 de l'enseignement à l'Université de Saint-Etienne, il devait effectuer un stage de 4 semaines.L'étranger l'intriguait. On lui a parlé de l'Ouzbékistan. La destination, assez méconnue l'a intéressé.
Arthur est parti le 8 février. Il a réalisé son stage au sein d'une école ouzbek, dispensant des cours de français, du CP à la Terminale.J'avais envie d'aller dans un pays pour sa culture, peut-être plus que pour le stage ! Et partir 4 semaines, en immersion, pas uniquement en tant que touriste, c'était super pour bien découvrir.
J'ai eu la chance de voir beaucoup de pays : des villes, le désert, la montagne, raconte-t-il émerveillé. Les Ouzbeks sont les gens les plus gentils du monde ! Toujours prêts à rendre service. Une bonne expérience.
Et soudain, l'épidémie
Mais une chose est rapidement venue entacher son agréable aventure : l'épidémie de Covid19. Celle-ci a gagné l'Europe, et n'a pas épargné l'Ouzbékistan. Rejoint par 3 amis et sa petite amie venus lui rendre visite pour sa dernière semaine sur place, Arthur a vu les choses se compliquer : à l'aéroport de Tachkent, ses amis n'ont pas pu embarquer pour Paris, car ils avaient séjourné auparavant dans un pays désormais classé "à risques"... la France !Dimanche noir et confinement
Dimanche 15 mars, une journée difficile pour Arthur et ses amis. La compagnie aérienne turque, avec laquelle ils devaient voyager, les a informés, la veille, que les ressortissants des pays européens "à risques", devaient effectuer une période de confinement de 14 jours avant de pouvoir partir.Voilà les 5 jeunes français confinés.
Les premiers jours c'était assez sympa. On était plutôt libres : on s'est baladés au zoo, on a joué au ping-pong, on a visité d'autres villes. Mais les gens commençaient à nous regarder bizarrement. Alors on est rentrés à la capitale pour se confiner. Et il a fallu s'occuper.
C'est alors qu'ils ont eu la brillante idée de réaliser une vidéo souvenir de leur confinement dans cet appartement "à 60 euros la nuit".
"Je veux m'en aller !" ou encore "Laissez-moi sortir de l'Ouzbékistan" peut-on y entendre. La vidéo a déjà été visionnée plus de 8200 fois.
Premier cas de Covid19 en Ouzbékistan
Puis l'Ouzbékistan a annoncé son premier cas de contamination sur son territoire.
Le gouvernement ouzbek a pris en charge l'installation, dans un hôtel luxueux, de tous les touristes, pendant 3 nuits. Le port du masque est dès lors devenu obligatoire.
"On était en contact avec l'ambassade de France, mais les Ouzbeks ont organisé notre rapatriement ou expulsion en fait", lance un brin ironique Arthur. Mais les vols annoncés ont été annulés.
Finalement, de Tachkent, le groupe des 5 a pu embarquer sur un vol pour Munich, après avoir déboursé près de 400 euros. Puis de Munich à Paris, un autre vol à 300 euros. Et après une nuit à Paris, un billet de train vers Saint-Etienne. Le parcours du combattant.
Arthur est ses amis sont finalement rentrés à la maison jeudi 26 mars... pour y être confinés de nouveau.Nos proches s'inquiétaient plus que nous car ils ne comprenaient pas ces annonces puis ces annulations. J'étais bien content de ne pas être seul à ce moment, car ça a été compliqué !
Il y a 3 semaines, au lancement du confinement, ils étaient près de 130 000 français bloqués à l'étranger. Aujourd'hui, ils seraient encore 10 000 à attendre leur rapatriement, selon Jean-Yves Le Drian, ministre des affaires étrangères.