A Saint-Etienne, des vice-présidents de l'université Jean-Monnet ont démissionné de leur poste de direction pour protester contre la fusion-absorption de la faculté stéphanoise par le projet Idex sur lequel doit se prononcer le 30 septembre le Conseil d’Administration de l’Université. 

Le projet Idex "Initiative d'Excellence" doit inclure sous peu dans une même structure les Universités de Lyon 1, Lyon 3, l'Ecole Normale Supérieure et l'Université de Saint-Etienne. Une entité qui aurait ainsi accès à 30 millions d'euros annuels de crédits de recherche. Du côté de l'Université Jean Monnet de Saint-Etienne, on craint une absorption pure et simple, avec disparition de son nom et surtout une perte d'autonomie. Cette semaine, la majorité des vice-présidents de l'université stéphanoise ont démissionné en signe de protestation et pour défendre l'autonomie de l'université Jean-Monnet. C'est sans précédent. 
 

Vague de protestation à l'université de Saint-Etienne

Des vice-présidents d'université qui font un point presse sous la vague dessinée par les deux artistes stéphanois Ella & Pitr. Un véritable symbole pour évoquer la vague de protestation qui frappe l'université Jean-Monnet et une cascade de démissions. Douze des quinze vice-présidents de l'Université Jean-Monnet ont démissionné de leur poste de direction. Le collectif UJM, qui a vu le jour pour refuser le projet Idex, rassemble 170 signatures.

Tous refusent la fusion avec l'université Lyon 1, l'université Lyon 3 et l'Ecole Normale Supérieure au sein d'une "université cible" qui permettrait de décrocher le label Idex, un label d'excellence avec des subventions spécifiques. L'entité serait éligible à de plus gros crédits de recherche. Mais, pour les protestataires, cette fusion est une absorption pure et simple. Elle signerait la fin de l'existence juridique et du nom de l'Université Jean Monnet de Saint-Etienne ! 

Stéphane Riou, Vice-président en charge de la Recherche à l'Université Jean Monnet, évoque notamment des risques de perte d'autonomie et de représentativité de l'université stéphanoise. Il ne cache pas non plus ses craintes concernant la pérennité des formations proposées par l'université Jean-Monnet.

C'est dangereux parce que demain nous allons être dans un ensemble qui va diluer (notre) établissement dans huit pôles de formation et de recherche, sans représentation réelle au sein d'instances très importantes dans la vie de l'université. Et donc nous n'aurons plus aucune assurance que les formations que nous portons continueront demain," Et il précise: "c'est aussi une très forte limitation de notre capacité d'initiative en tant qu'enseignant-chercheur à porter des projets de recherche, des projets de formation.

Stéphane Riou

 

Le soutien des élus ligériens 

Les réfractaires à cette fusion au sein du projet Idex peuvent cependant compter sur le soutien des élus ligériens, les élus de la Métropole de Saint-Etienne mais aussi les élus du Conseil Départemental de la Loire... Mais ces élus n'auront cependant pas voix au chapitre.  Ce sont les 34 membres du Conseil d'Administration qui voteront pour ou contre l'Idex, le 30 septembre prochain. Pour les opposants au projet Idex, il ne reste plus qu'à mobiliser et convaincre.

Et les responsables universitaires veulent se faire entendre : "On demande le débat, on demande la démocratie. On demande de pouvoir s'expliquer, d'exprimer notre opinion," a déclaré  Baptiste Bonnet, le Doyen de la faculté de Droit de l'Université Jean Monnet.

Une démission aussi massive des vice-présidents, des doyens (médecine, droit, IAE) des directeurs de laboratoires... le conseil d'administration ne peut pas ne pas entendre pratiquement les deux tiers de sa communauté universitaire !

Baptiste Bonnet


L'Idex devait rassembler au départ 12 structures. Malgré la promesse de 30 millions d'euros annuels de financement supplémentaires,  l'INSA et Lyon 3 s'en sont retirés. Il ne reste aujourd'hui que quatre structures candidates. Ces dernières sont loin d'être unanimes sur cette fusion.
 
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