Face à une épidémie de bronchiolite précoce, les hôpitaux sont sous pression. Le CHU de Saint-Étienne a même déclenché le plan blanc dans son service pédiatrique. Des heures supplémentaires pour le personnel, dans un système hospitalier déjà fragilisé.
L'épidémie de bronchiolite frappe fort cette année et les hôpitaux doivent accueillir les nourrissons, souffrant de toux. Presque 7 000 malades ont été recensés au début du mois de novembre sur l'ensemble du territoire métropolitain. Au CHU de Saint-Etienne, où le nombre de cas quotidiens varie entre 8 et 18 cas, le plan blanc a été déclenché pour faire face à une épidémie précoce.
Plan hiver, plan blanc, il faut répondre à l'urgence
Chaque année, un plan hivernal est programmé, en prévision des épidémies, pour augmenter les capacités d'accueil des petits patients et le recrutement de personnel. Cette année, il sera déclenché dès le 21 novembre, et non pas début décembre.
Un service de pédiatrie dit "de territoire" est ainsi créé pour augmenter les capacités d'accueil, avec l'ouverture de 13 lits jusqu'à fin février. Problème, les cas sont plus graves cette année. "Il a fallu accueillir davantage d'enfants en réanimation.", explique Olivier Mory, chef de service des urgences pédiatriques. Le plan blanc a donc été déclenché. Quatre lits supplémentaires de réanimations ont été ouverts cette semaine, en plus des huit existants.
Le plan permet aussi de mobiliser le personnel soignant. Mais est-ce que les infirmiers et les médecins vont pouvoir faire face à plus de travail? "Il manque des pédiatres, des personnels, mais on est relativement épargné, répond le docteur. Cependant, les ressources médicales et soignantes sont fragiles, l'épidémie est une couche supplémentaire."
"On n'a pas le choix, pas le droit, pas l'envie de laisser des enfants dans cette situation, mais c'est épuisant. On est sur le fil."
Docteur Olivier MoryChef de service des urgences pédiatriques, CHU de Saint-Etienne
Personnel mobilisé
Avec le plan blanc, le personnel peut donc être mobilisé sur les jours de repos. "Physiquement, ça devient compliqué, on tire sur la corde, prévient Corinne Picot, l'une des infirmières en pédiatrie. Mais on essaye d'être solidaires entre collègues. Je suis à plein temps donc on me sollicite moins que les temps partiels. Pour elles, c'est plus compliqué, pour la garde de leurs enfants."
En 22 ans de carrière, l'infirmière a connu de nombreuses épidémies de bronchiolite. "C'est notre travail, on sait qu'on a trois ou quatre mois compliqués. Mais celles de 2021 et 2022 sont très lourdes."
Heures supplémentaires
Pour le moment, l'hôpital réussit à mobiliser le personnel des différents services. "Le recrutement en heures supplémentaires permet de faire venir des gens, assure Nathalie Raffin, cadre supérieure de santé du Pôle couple mère et enfant. Il y a aussi le souhait des professionnels de soulager leurs collègues et d'être au service des enfants. Il y a une grande solidarité. "
Le plan blanc est maintenu jusqu'au jeudi 17 novembre. Une réunion de crise est prévue pour voir si le dispositif est prolongé, face à l'épidémie de bronchiolite, dont le pic n'est pas encore atteint.