Jusqu’au 17 juin se tient à Saint-Etienne la 5e édition du festival Trax dédié à la danse hip-hop. La compagnie Dyptik, à l’initiative de l’évènement, entend promouvoir cette pratique née dans la rue et qui aujourd’hui se joue sur les plus grandes scènes internationales
Les membres de la compagnie Dyptik ont fait leurs premiers pas de danseurs dans la rue, à proximité du centre commercial Centre Deux à Saint-Etienne. C’était il y a plus de 20 ans. A l’époque, ils découvraient différents styles en visionnant des cassettes VHS puis essayaient de reproduire les figures sur le bitume stéphanois. Aujourd’hui, ces mêmes danseurs sont installés dans des studios et sont devenus des ambassadeurs de la danse Hip-Hop. Entre deux tournées, la compagnie accueille sur ses terres d’autres professionnels de la discipline le temps du festival TRAX. Cette nouvelle édition est, selon les organisateurs, celle de la maturité et de la transmission. Elle s’adresse à tous les publics, initiés ou non.
Dans un premier temps, la programmation sera orientée vers le jeune public avec des spectacles accessibles dès l’âge de 3 ans et un « battle kids » (concours de danse hip-Hop) se tiendra le 9 juin place Jean Cocteau. Des masterclass (cours dispensés par des professionnels) auront lieu dans les studios de la compagnie et un concours de création chorégraphique est programmé le 13 juin pour promouvoir les troupes émergentes. Au-delà de ces ateliers et de cette volonté de se tourner vers la jeunesse, le festival accueille cette année des chorégraphes et compagnies de renommée internationale. Ainsi, deux cartes blanches sont données à Saido Lehlouh et Nacim Battou.
Une réflexion sur la discipline et sa diffusion
La compagnie Dyptik souhaite également qu’une réflexion soit engagée autour de la diffusion de la danse Hip-Hop. Le développement des compagnies passe aujourd’hui par la programmation à l’international. Une table ronde permettra aux acteurs de la discipline de faire un état des lieux et d’explorer les pistes favorisant cette diffusion. La danse Hip-Hop s’est institutionnalisée dans les années 90. Aujourd’hui des aides publiques permettent aux compagnies de créer des spectacles mais la programmation reste en deçà des espérances des professionnels.
En 2015, le projet de créer un Diplôme National Supérieur Professionnel pour les danseurs Hip-Hop avait créé une polémique. Certains interprètes redoutaient le formatage de cette danse en constante évolution. D’autres, comme Mourad Merzouki, directeur du Centre Chorégraphique National de Créteil et du Val-de-Marne soutenaient ce projet, aspirant à ce que la pratique bénéficie de moyens supplémentaires.
Aujourd’hui, aucun diplôme d’état ne vient encadrer la discipline mais des initiatives émergent pour accompagner les jeunes danseurs. Ainsi, on a récemment pu voir sur la scène des Nuits de Fourvière, 4 artistes issus du centre chorégraphique Pöle Pik créé à Bron par le même Mourad Merzouki.
A Saint-Etienne, la compagnie stéphanoise Dyptik est aujourd’hui une référence dans l’univers de la danse Hip-Hop. Avec une quarantaine de dates programmées cette année, ses spectacles font le tour du monde. Pendant 15 jours, le temps du festival TRAX, c’est donc « à la maison » qu’elle va faire la promotion de la discipline.