"Imaginez qu'un gymnase prenne feu !", la maire du Coteau, dans la Loire, ne trouve pas d'assurance pour sa commune

La commune du Coteau, dans la Loire, à près de 70 kilomètres au nord de Saint-Etienne, est toujours la recherche d'un assureur depuis que celui qui couvrait la ville s'est retiré face au coût économique des violentes intempéries de juin 2022. Mais l'explosion des tarifs était inévitable, selon une coutière en assurance.

Une véritable épée de Damoclès au-dessus des caisses de la commune. Le Coteau, dans la Loire, est toujours privé d'assurance depuis le 1er janvier dernier. En cause, la résiliation unilatérale du contrat par l'assureur, après un intense et coûteux épisode de grêle en juin 2022 sur la commune du Roannais, qui avait causé beaucoup de dégâts sur les bâtiments communaux.

"On craint le pire, imaginez qu'un gymnase prenne feu, qu'est-ce qui peut se passer sans assureur pour couvrir les dommages et le sinistre ? Nerveusement parlant, c'est difficile...", confie Sandra Creuzet-Taite, maire (sans étiquette) de la commune.

Il n'est pas question de rester dans cette situation, et de toute façon, je n'en ai pas le droit. On est obligé de s'assurer, et paradoxalement, personne ne souhaite nous assurer

Sandra Creuzet-Taite, maire du Coteau (Loire)

Entre juin et novembre 2023, une seule proposition a été faite, avec des tarifs en hausse de 500 %. Le conseil d'Etat a sommé les assureurs de couvrir les communes pendant six mois supplémentaires. Si la ville du Coteau n'est plus assurée à partir du printemps prochain, elle devra y aller de sa poche en cas de sinistre. Mais les prix risquent de ne plus jamais être ceux de ces dernières années, ou en tout cas pas pour le même cahier des charges qu'aujourd'hui...

Marchés européens et sinistres à la chaîne

Plusieurs facteurs viennent expliquer cette explosion des prix dans le monde de l'assurance. "L'arrivée de certains acteurs européens sur le marché français a obligé nos assurances à s'aligner au niveau de leurs tarifs, afin de rester dans la course au niveau des appels d'offres publics", détaille Léa Trarieux, coutière en assurance, qui a même été témoin de tarifs multiplié par 10 dans certaines communes.

Les tarifs pratiqués ces dernières années par les assurances françaises ne sont plus du tout en phase avec la réalité.

Léa Trarieux, coutière en assurance

"Cela a provoqué le retrait de ces marchés européens de la France, poursuit l'experte. Les tarifs sont donc restés bas pendant une dizaine d'années, puis on est arrivée à un moment d'épuisement pour les assureurs à cause de sinistres à la chaîne, notamment du fait des émeutes et des événements climatiques de 2023. On en arrive donc effectivement à un stade où il y a des résiliations de contrats qui n'étaient pas forcément prévues. Les communes et les assurances privées françaises se retrouvent donc aujourd'hui à devoir se réaligner sur la réalité du marché." Un mal nécessaire en somme, selon elle.

Trois propositions à l'étude

Suite au retentissement médiatique des déboires de la commune de 7 000 habitants, plusieurs assureurs ont pris directement contact avec la mairie pour étudier le dossier et faire des propositions. Trois sont à l'étude pour le moment. "On reste vigilant sur les prix, car il ne s'agit pas non plus d'avoir un assureur qui soit une épine dans le pied pour le budget municipal, auquel cas ça signifierait de l'argent en moins pour certains projets", explique l'élue.

Face au risque de faillite, l'édile a adressé une lettre au Premier ministre.

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