Leur prime d'exhumation enterrée, les fossoyeurs municipaux de Saint-Etienne sont en grève

Privés de leur prime d’exhumation, les fossoyeurs municipaux de Saint-Etienne sont en grève depuis le 13 avril. Un mouvement social discret, sans rassemblement et sans slogan. Au cimetière du Crêt de Roc, les agents fossoyeurs de la ville de Saint-Etienne continuent à entretenir les lieux.

Au cimetière du Crêt de Roc, à Saint-Etienne, c'est une exhumation qui se prépare malgré la grève. "On va enlever tout ce qui est sur la tombe. Ensuite on va devoir casser la pierre tombale, les côtés et la dalle sur ce monument, à la main, à la masse. Ensuite creuser à la mini-pelle pour pouvoir sortir les corps", explique Bastien Devaux, fossoyeur et représentant CGT, devant une sépulture dont la concession est en cours de reprise administrative. 

Prime d'exhumation enterrée

C'est un métier synonyme de pénibilité, à plus d'un titre. "C'est difficile. Parfois on a des corps qui sont relativement entiers, avec des morceaux de chair encore. L'aspect visuel est difficile. Le côté psychologique aussi. Il peut arriver que les défunts enterrés ici soient de très jeunes enfants", précise l'agent.

Les fossoyeurs municipaux réalisent ainsi un millier d'exhumations - ou reprise administrative - chaque année dans les cimetières stéphanois. L'agglomération en compte neuf. Depuis le 13 avril, ces agents ont déposé un préavis de grève. La raison de leur colère : la prime de 20 euros bruts que les agents stéphanois percevaient a été supprimée. Une prime que les fossoyeurs municipaux se partageaient à chaque exhumation. Elle était versée à l'acte. 

Pourtant, au cimetière du Crêt de Roc comme ailleurs, les agents fossoyeurs de la ville de Saint-Etienne continuent à entretenir les lieux.  

Quelle compensation ?

"On a le même régime indemnitaire qu'un agent cantonnier, qu'un agent des espaces verts ou des stades. On n'est plus valorisé", déplore le représentant syndical depuis la suppression de la prime d'exhumation.

Un nouveau régime indemnitaire de la fonction publique territoriale est en place depuis le 1er janvier 2023. Si la prime d'exhumation a disparu, la ville de Saint-Etienne assure que la perte des agents est compensée par ce nouveau régime indemnitaire. 

"Précédemment, ils recevaient une prime à l'acte, à chaque fois qu'ils faisaient une exhumation. Là, ce sera un forfait. C'est l'assurance d'avoir ce complément financier, alors qu'auparavant ce n'était pas le cas, il fallait que le travail soit effectué. C'est plutôt un avantage et un plus avec ce nouveau système", assure Gilles Artigues, adjoint à la ville en charge des cimetières. 

"Ça représente par mois, 5, 6 ou 7 euros bruts. Ce n'est pas suffisant par rapport à la dureté du métier, à son impact physique et psychologique", indique Bastien Devaux. 

Les fossoyeurs municipaux de Saint-Etienne ne sont donc pas convaincus. Ils réclament une compensation financière suite à la suppression de leur prime d’exhumation : une prime de 120 euros bruts mensuelle pour tous. Leur préavis de grève court jusqu'à la fin du mois.

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