Liquidation de l'équipementier automobile Mécacentre prononcée avec effet immédiat à Saint-Etienne

Les salariés stéphanois de l'équipementier automobile ZF PWK Mécacentre attendaient d'être fixés sur leur sort ce mercredi 25 octobre. Alors que l'entreprise a été placée en redressement judiciaire début juillet, le tribunal de commerce de Saint-Etienne s'est prononcé sur a liquidation judiciaire. Jusqu'à la dernière minute, il s'agissait de négocier les meilleures conditions de départ.

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Les 178 salariés de l'entreprise ZF PWK Mécacentre étaient suspendus ce mercredi 25 octobre à la décision du tribunal de commerce de Saint-Etienne. Mais sur le site ligérien, ils ne se faisaient guère d'illusions : aucun repreneur de dernière minute ne s'est manifesté pour le site stéphanois de l'équipementier automobile, propriété de l'Allemand ZF.

En début d'après-midi, le tribunal de commerce devait se prononcer sur la liquidation de l'entreprise placée en redressement le 5 juillet dernier.  La décision est tombée en début de soirée : liquidation prononcée avec effet immédiat. Et pas de bonus supplémentaire aux primes de départ.

Primes de départ : négocier jusqu'à la dernière minute

Depuis 22 jours, début de la grève illimitée sur le site industriel, les négociations vont de l'avant. Quelques heures avant la décision du tribunal de commerce de Saint-Etienne, des discussions étaient toujours en cours entre syndicats et direction. Pour peser dans la balance : un stock de pièces encore dans l’usine. Comme un trésor de guerre, ou plutôt un levier important de négociation entre les représentants syndicaux et la direction allemande. 

Ce mercredi matin, quelques heures avant le couperet du tribunal de commerce, les salariés votaient encore en assemblée générale. Syndicat et direction étaient tombés d'accord sur la somme de 7 millions. Deux fois moins que ce qui était demandé initialement par les salariés. Mais après 22 jours de grève, ces derniers ont finalement décidé à l’unanimité d’accepter la proposition de ZF.

"Il faut que les salariés partent dignement. Il y a un PSE à négocier : il y a une somme, mais aussi des formations, peut-être des reclassements. Il y a des aides pour le secteur automobile", indiquait Nordine Ait Zouaoua, délégué syndical CGT, avant le vote.  

Mobilisation de la dernière chance

L'entreprise ZF PWK Mécacentre est spécialisée dans la fabrication de pièces pour châssis et train avant de voitures et utilitaires. Le site est installé sur la zone industrielle de la Chauvetière. Depuis le 3 octobre, les salariés de cet équipementier automobile s'étaient lancés dans une grève illimitée et une occupation de l'entreprise. Un mouvement social pour faire pression et rappeler que l'équipementier risquait aussi d'entraîner d'autres PME dans son sillage. "178 salariés risquent d'être à la rue demain. Et c'est sans compter les sous-traitants. C'est au moins le double. Au moins 300 salariés. Il y a plein de petites boites qui vont fermer avec nous", expliquait Nordine Ait Zouaoua, le 4 octobre dernier. Le mouvement de grève venait tout juste de débuter. 

Une mobilisation de la dernière chance, car aucun repreneur ne s'est manifesté depuis le mois de juillet et le placement en redressement judiciaire. Les salariés réclamaient alors une prime supra légale de 40 000 euros par personne et 2000 euros par année d'ancienneté. Au total, une somme de 14 millions d'euros à débourser pour l'entreprise. De son côté, la direction proposait 4 millions.

Comment en est-on arrivé là ?

Début juillet 2023, le fabricant s’était déclaré en état de cessation de paiement. En cause : un contexte économique international défavorable plombé par des hausses du prix de l'énergie et du prix des matières premières. Selon la direction, l'entreprise fait face à une hausse des coûts de production impossible à répercuter sur les ventes, conjuguée à une stagnation de la vente de véhicules neufs. Conséquence : l'entreprise enregistre depuis plusieurs années une baisse constante de son chiffre d'affaires et des pertes cumulées qui dépassaient les 40 millions. 

Pour le syndicat CGT, qui dénonce "une situation critique" et un groupe déterminé à "sacrifier" le site stéphanois, l'argument des pertes financières ne tient pas : "ZF sur le plan international, a décidé il y a quelques mois de fermer plusieurs sites de production et de détruire l'emploi de milliers de salariés, en Allemagne et dans le reste de l'Europe, sans épargner la France, bien que le groupe enregistre des bénéfices ! (2 milliards pour l'année 2022 )", écrivait le syndicat le 6 octobre dernier sur les réseaux sociauxPour le syndicat, "ZF Mécacentre fait partie des sites sacrifiés par le groupe."

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