L'entreprise, ZF Mécacentre, qui emploie 190 salariés à Saint-Etienne, a déposé le bilan et devrait être placée en redressement judiciaire, mercredi 5 juillet 2023. Une grève à durée indéterminée a immédiatement été votée, les syndicats dénoncent "une gestion calamiteuse".
Près de 200 salariés de l'équipementier automobile allemand, Mécacentre, se retrouvent dans la tourmente à Saint-Etienne. La direction de ce fabricant de pièces pour voitures et utilitaires a annoncé, lundi 3 juillet, son dépôt de bilan.
40 millions de pertes cumulées
"Contexte de profonde mutation du secteur automobile" et "hausse des coûts de production qui ne peuvent pas être complètement répercutés"... La direction de l'entreprise, détenue par ZF associé à PWK, a précisé à l'AFP que son chiffre d'affaires était en baisse régulière. Les pertes cumulées de ces dernières années dépassent les 40 millions d'euros.
Les représentants syndicaux, eux, estiment que "la chute de l'entreprise était planifiée depuis 2017. Dans les orientations stratégiques, en 2017, il y avait 33 millions de chiffre d'affaires de prévu, 24 millions en 2021, et ainsi de suite. Et, là, on va finir 2023 à 18-19. Donc, ils avaient bien planifié la fin de l'entreprise", déclare Nordine Aitzouaoua, délégué syndical CGT.
Mécacentre s'est déclaré en cessation de paiements auprès du tribunal de commerce de Saint-Etienne. Un placement en redressement judiciaire devrait être prononcé ce mercredi 5 juillet 2023 lors d'une audience fixée à 13h30.
Grève à durée indéterminée
Les représentants des salariés souhaitent rencontrer les actionnaires allemands, propriétaires de la société. "C'est notre seule revendication", explique un délégué syndical CGT. En attendant, et après une assemblée générale, une grève à durée indéterminée.
"Une gestion calamiteuse est à l'origine de la situation qui plonge nos camarades dans l'incertitude. La colère est très présente, car ils n'ont cessé depuis plus d'une décennie de dénoncer les méthodes de gestion pouvant être qualifiés de mafieuses", peut-on lire sur la page Facebook de l'union locale des syndicats CGT de Saint-Etienne et sa couronne.
Le piquet de grève a été installé aux portes de l'entreprise basée dans la zone industrielle de La Chauvetière à Saint-Etienne. Un rassemblement de soutien aux ouvriers sera également organisé mercredi, en marge de l'audience prévue au tribunal de commerce.
Précisons qu'une autre unité de production basée dans la Loire est aussi en danger. Selon l'AFP, le groupe ZF a en effet déjà mis en vente son site d'Andrézieux-Bouthéon, où 330 personnes fabriquent des boîtes de vitesses pour poids lourds.