Jean-Louis Margotton éleveur bovin et Florent Chipier agriculteur et brasseur, font leurs premiers pas au salon de l'agriculture à Paris. Une quête de récompense et de reconnaissance.
"On n'est pas venu pour rien. Je suis super content. Pour une première, on ne peut pas faire bien mieux. C'est bien ", se réjouit Jean-Pierre Margotton. "Je suis fière de sa place, fier de représenter mon département de la Loire. Je suis fier et je suis content". L'éleveur de bovins de Noally, qui a le triomphe modeste, n'en revient toujours pas. Grâce à ses nombreux atouts, sa vache a remporté un prix dimanche 25 février à Paris. Une troisième place pour sa première participation.
"Royale" sur le podium
Pour Jean-Louis Margotton, cette première expérience parisienne en tant qu'exposant restera mémorable. Cet éleveur de bovins du Roannais possède 110 vaches charolaises. Il présentait pour la première fois l'une d'elles au SIA. "Royale", vache charolaise âgée de 4 ans était accompagnée de son veau né le 13 janvier.
Au lendemain de sa victoire, les visiteurs se pressent autour de son box. Certains n'hésitent pas à poser des questions, à féliciter l'éleveur pour son prix, à venir caresser l'animal ou à la photographier en compagnie de son propriétaire. Ce dernier se plie bien volontiers à l'exercice, tout comme sa vache à la toison immaculée qui reste placide dans son box et insensible aux compliments. Elle rumine allongée sur sa litière, impériale. "Elle est fatiguée aujourd'hui, elle a tout donné hier pour le concours," s'amuse l'éleveur. Jean-Louis Margotton et sa vache sacrée doivent regagner la Loire mardi soir.
"Un aboutissement"
"Il y a une super ambiance. Paris, ça n'a rien à voir avec les autres concours !" assure l'éleveur Roannais. Jean-Louis Margotton n'est pas le seul à être impressionné par l'ambiance exceptionnelle de la plus grande ferme de France. Florent Chipier est maraîcher et brasseur sur la commune de Chabanière, dans les monts du Lyonnais. Il partage aussi ce sentiment.
Il est le seul agriculteur brasseur de la région à être présent à Paris. Une consécration, presque le graal. "Je suis un vrai paysan. On est dans nos terres toute l'année. Une fois par an, l'élite de l'agriculture monte à Paris pendant 10 jours pour le plus grand salon de France. Il y a 600 000 visiteurs. Pouvoir présenter ses produits à Paris, c'est un aboutissement", assure Florent Chipier. Ce dernier a fait un pari : investir 12 000 euros pour faire découvrir sa production et séduire le palais des visiteurs.
Soutien et proximité
"On est venus pour faire une belle image de l'agriculture", explique Jean-Louis Margotton. Pour ces deux agriculteurs, leur participation au Salon de l'Agriculture est une première. Une expérience enrichissante. La rencontre avec le public et d'autres professionnels venus de toute la France y sont pour beaucoup. Tous deux sont plein d'espoir malgré la crise qui secoue aujourd'hui le monde paysan. L'éleveur ligérien ne regrette pas sa présence à Paris, malgré le couac de l'ouverture du salon samedi. "On est passionné, on fait un super beau boulot. C'est plus une passion qu'un métier pour moi. On fait découvrir aux gens ce qu'on fait tous les jours, c'est le top !" assure Jean-Louis Margotton.
Pour Florent Chipier, le salon est aussi une preuve indéniable du soutien des Français au monde paysan. "On a eu des échanges sur les barrages, on a des échanges ici sur le salon. Les Français, nos compatriotes, sont proches de nous, ils sont proches des agriculteurs. On ne l'a jamais autant ressenti que ces jours", assure l'agriculteur du Rhône. En attendant de rentrer sur leurs exploitations respectives et de retrouver leur quotidien, les deux agriculteurs entendent bien profiter de leur aventure parisienne et de l'effervescence de la plus grande ferme de France jusqu'à plus soif.