L'horizon s'éclaircit pour Casino. Le conseil d'administration du groupe stéphanois a donné son accord à la poursuite des discussions avec le milliardaire tchèque Daniel Kretinsky, qui développe encore son empire en France.
Le feu vert a été donné ce lundi 17 juillet par le conseil d’administration du groupe Casino : les discussions peuvent se poursuivre avec Daniel Kretinsky, allié dans cette opération au financier Marc Ladreit de Lacharrière avec l'appui du fonds britannique Attestor. L'objectif de ces discussions : trouver un accord d'ici fin juillet avec les créanciers de Casino.
L’offre de Daniel Kretinsky et Marc Ladreit de Lacharrière était la dernière et la seule en lice, après le retrait ce week-end du trio Niel-Pigasse-Zouari.
Le siège social de Casino restera à Saint-Etienne
Cette offre prévoit entre autres une augmentation de capital de 925 millions d'euros, et l'injection de 1.2 milliard d'euros d'argent frais, outre le maintien du siège social de Casino à Saint-Etienne sans suppression d'emplois prévue pour l'instant.
Le groupe stéphanois, qui compte 200 000 salariés dans le monde dont 50 000 en France, est en difficulté depuis plusieurs mois. Son endettement était estimé à 6 milliards et demi d'euros fin 2022.
Un homme d'affaires pressé
À seulement 47 ans, Daniel Kretinsky est un investisseur pressé et ambitieux. Sa fortune est aujourd’hui estimée à plus de 8 milliards d’euros. Une fortune d'abord bâtie dans le secteur de l'énergie et du charbon en République Tchèque dont il est originaire.
Amoureux de la France, Daniel Kretinsky fait en 2018 une arrivée tonitruante dans le paysage économique hexagonal. D'abord, en investissant dans le capital de grands médias, comme TF1 ou Le Monde. Ensuite en rachetant certains fleurons de la presse française comme Elle, Marianne ou Télé 7 Jours.
Des médias, il élargit ensuite son horizon aux secteurs de la logistique et de la grande distribution. Il devient ainsi le principal actionnaire (plus de 25% des parts) de Fnac-Darty. Et il s’apprête à racheter Editis, le numéro 2 de l’édition en France. De quoi asseoir encore un peu plus son empire en France.
Avec cette offre de reprise du groupe Casino, Daniel Kretinsky et son binôme Marc Ladreit de Lacharrière (Groupe Fimalac) se présentent en sauveurs de Casino, dont ils détiendront à terme 53% des parts.
Un intérêt certain pour le foot
Daniel Kretinsky est aussi intéressé par le football. Il est propriétaire du club emblématique de Prague, le Sparta, et possède aussi un tiers des parts du club anglais de West Ham. Quand on sait que Casino est un partenaire historique de l'ASSE, on a du mal à imaginer que le mythique club stéphanois ne titille pas l'intérêt de Daniel Kretinsky qui dément pour l'instant toute volonté de rachat du club des Verts.