Récolte des poires : à Saint-Paul-en-Jarez, les cueilleurs viennent d'ailleurs !

Dans la Loire, les emplois saisonniers n'ont pas la cote. C'est le cas pour la récolte des poires qui vient de débuter. Ainsi, à Saint-Paul-en-Jarez, les exploitants du secteur ne parviennent pas à recruter des cueilleurs dans la vallée du Gier, pourtant fortement touchée par le chômage.

Recours aux saisonniers étrangers


Dans la Loire, la récolte des poires Williams vient de débuter et s'annonce prometteuse : pour cette saison 2018, le fruit sera sucré. Des fruits de belle taille et abondants, contrairement à une main d'oeuvre locale absente pour la récolte. La cueillette doit s'étaler sur dix semaines et les exploitants de Saint-Paul-en-Jarez peinent à trouver de la main d'œuvre locale. C'est même devenu un véritable casse-tête.

Faute de bras, de nombreux exploitants se sont résignés à faire appel à des saisonniers venus d'autres pays. C'est notamment le cas d'Henri Mazenod. L'équipe recrutée pour la récolte de ses poires vient d'Espagne. La cueillette vient de commencer et déjà l'exploitant se préoccupe de la saison des pommes. Henri Mazenod doit encore recruter une vingtaine de cueilleurs pour ses vergers. Depuis trois ans, cet arboriculteur ne travaille plus qu'avec des saisonniers étrangers, payés au SMIC. Des travailleurs saisonniers espagnols qui se disent mieux payés qu'en Espagne ...


Main d'oeuvre locale aux abonnés absents


Absences à répétitions ou de dernière minute, saisonniers peu investis... certains ne conviennent tout simplement pas. L'exploitant ligérien l'avoue : il a été un peu refroidi par ses dernières expériences avec des recrues locales. Pourtant, son exploitation n'est pas au coeur d'un désert rural. Elle est même installée tout près de Saint-Chamond. Or dans cette commune située au cœur d'une vallée du Gier, Pôle-Emploi local recense plus de 5000 chômeurs. Mais ils sont finalement peu de candidats attirés par les travaux des champs et les emplois de saisonniers. Une situation paradoxale que l'exploitant a du mal à comprendre.

On ne devrait pas batailler pour trouver du personnel pour une récolte," déplore l'arboriculteur Henri Mazenod.

Pourquoi les travailleurs saisonniers locaux font-ils défaut ? Le travail saisonnier n'a pas la cote dans la Vallée du Gier ? Trop pénible ou mal payé ? Au Pôle Emploi de Saint-Chamond, on explique la situation ainsi : 


On a une population qui est peu mobile. Cela explique en grande partie la difficulté pour les demandeurs d'emplois de se rendre sur les sites d'exploitations, peu ou pas desservis par les transports, résume Saïd Lazizi, Responsable d'équipes.

Les saisonniers qui veulent travailler dans les vergers doivent donc avoir un moyen de locomotion. Pas toujours facile à financer pour des particuliers au chômage ou des étudiants. Le problème de la mobilité serait donc la cause principale de ce manque de main d'oeuvre locale. Cercle vicieux : les exploitants locaux font aujourd'hui de moins en moins appel au Pôle-Emploi. Dans ce secteur, on ne recense que cinq offres de saisonniers agricoles. Les exploitants n'y croient plus! 
©France 3 RA
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