Le syndicat CFDT de la Loire a réalisé une étude financière sur la santé économique du groupe Casino, dont l'un des sièges est à St Etienne. Il se dit inquiet sur la pérennité des enseignes de la Loire et alerte les élus de la Ville et de la région. La direction du groupe évoque des contre-vérités.
Le syndicat CFDT, représentatif dans le groupe Casino, fait-il preuve de pessimisme ou bien de clairvoyance? L'étude qu'il vient de publier sur les comptes de l'entreprise parle de "mort programmée " du groupe Casino, s'appuyant sur les résultats du groupe et aussi, selon le syndicat, sur des rapports d'analystes financiers, vérifiés par leur centrale parisienne.
Pour la CFDT, l'endettement de Casino, qui s'élève à 2,7 milliards d'euros (chiffre officiel du groupe, en baisse d'1 milliard) entraîne la société à vendre des actifs pour rembourser sa dette. Et de citer "la filiale sud-asiatique, la marque Courir et les murs de Monoprix". Des cessions qui se font au détriment des salariés, notamment ceux des enseignes situées dans le département de la Loire: certaines ont été cédées, d'autres seraient sur le point de l'être comme les Géants et Super Casino. 10 magasins auraient été vendus à ce jour dont le Casino de Montbrison.
De nouvelles restructurations?
De son côté, la direction du groupe, qui a publié ses résultats pour l'année 2018 le 14 mars dernier, confirme le montant de l'endettement et son nouveau modéle de développement plus "adapté aux mutations profondes des métiers de la distribution": augmenter la part des petites enseignes de proximité et réduire celle des hypermarchés à 15% en 2021. Le "E commerce" et le bio étant deux autres axes forts de développement.
La volonté affichée de la direction de Casino de réaliser des économies sur les frais des 3 sièges des différentes sociétés de la holding fait craindre à la CFDT un impact non négligeable sur le siège de Saint Etienne.
Le syndicat dit s'inscrire dans une "démarche responsable". La direction du groupe Casino parle, quant à elle, d'un "document sensationnaliste, truffé d'inexactitudes et de contre-vérités... et d'une démarche malveillante."
La CFDT a rencontré deux députés et le président du conseil départemental de la Loire.
Le groupe Casino emploierait 3000 salariés dans la Loire et la Haute-Loire.