Le retour en cours en présentiel un jour par semaine avec une jauge de 20 % des effectifs est en place dans les universités. La faculté de droit de Saint-Etienne expérimente cette organisation depuis un mois. Le bilan semble positif.
Le 21 janvier, Emmanuel Macron déclarait que les étudiants devaient pouvoir, s'ils le souhaitaient, retourner suivre des cours à l'université un jour par semaine, avec des protocoles sanitaires stricts face au Covid-19.
Un mois plus tard, les cours en présentiel ont repris pour tous les étudiants de France au rythme d'un jour par semaine avec une jauge limite de 20% des effectifs. C'est le soulagement pour tout le monde. Etudiants et enseignants sont unanimes : la distance physique crée une distance pédagogique.
Si ce dispositif est entré en place lundi 22 février dans toutes les universités de France, la faculté de droit de Saint-Etienne expérimente cette organisation depuis le 1er février. Le doyen a fait le choix de faire revenir les étudiants dès que l'a autorisé la circulaire du ministère de l'enseignement supérieur pour éviter les décrochages. Le bilan est plutôt positif. "Ceux qui reviennent sont très satisfaits et de plus en plus nombreux. D'autres ont laissé leur appartement et donc ne reviennent pas pour un jour par semaine. C'est un peu d'inquiétude" nous a confirmé Maxime Gay, responsable de communication de la Fac de Droit.
Lutter contre le décrochage
Avec 8 heures de visio par jour, la crainte des décrochages est élevée. La mise en place des cours en présentiel est là pour l'atténuer.
"C'est aussi un défi technique explique Eliette Rubi-Cavagna, professeure de Droit, parce que l'on fait du comodal, c'est-à-dire qu'il faut gérer les étudiants qui sont dans l'amphi, être présent pour eux mais ne pas oublier ceux qui sont en distanciel, chez eux, qui posent des questions. S'adapter aux outils, c'est parfois techniquement un peu stressant".
Toute cette organisation n'est pas vaine d'apprentissages, l'enseignante a constaté que sur le chat mis en place, les questions sont plus nombreuses que dans les amphis et envisage la pérennité de cet outil.
Tifaine, étudiante, a fait le choix de rester sur Saint-Etienne toute l'année. Elle est très contente de revenir à la fac. "On n'a pas la même motivation à la maison. Là, on sort, on voit du monde". Elvina habite Pélussin, à une heure environ de Saint-Etienne. Même si elle n'a pas été gênée par les cours en distanciel, elle apprécie de venir à la fac, elle aussi, pour le contact humain. Plutôt philosophe, elle sait que c'est compliqué pour tout le monde et s'est fait une raison pour aborder cette année université un peu particulière. Emrys a vécu, lui aussi, le retour en cours avec soulagement. La présence en cours l'oblige à mieux se concentrer et l'éloigne des distractions trop accessible à la maison.
Tous attendent de voir comment la situation va évoluer.