Alors que l'expérimentation gouvernementale doit prendre fin le 3 juin prochain, le maire de Saint-Etienne ne veut pas retirer les cameras individuelles qui équipent ses policiers municipaux. Selon lui, elles ont "prouvé leur efficacité".
Le maire Les Républicains de Saint-Etienne, Gaël Perdriau, veut que ses policiers municipaux puissent garder leurs caméras individuelles, qu'on appelle aussi "caméras-piétons", à l'issue de la période d'expérimentation qui devait prendre fin le 3 juin prochain.
Vive réaction
Dans un communiqué de presse, le maire s'oppose vivement, ce mercredi 30 mai, au préfet de la Loire, qui demande à retirer cet équipement à l'approche du 3 juin. Gaël Perdriau, qui est également président de Saint-Etienne Métropole et coprésident de la commission sécurité de France urbaine, en profite pour dénoncer "l'incohérence du gouvernement en matière de sécurité publique."
Un outil "précieux" pour apaiser les tensions...
Pour lui, plus question de se priver d'un moyen technique supplémentaire qui "a prouvé son efficacité" : "ces caméras sont un outil précieux pour les agents de la police municipale car elles permettent de prévenir de manière plus efficace tout risque de débordement verbal ou physique." Il ajoute que ces caméras permettent aussi "d'apaiser les relations entre les usagers et les forces de l'ordre." Certains surnomment d'ailleurs ces outils : les "caméras anti-bavures".
...Et pour les enquêtes
Le maire et ses équipes de police défendent aussi l'intérêt de cette nouvelle technologie pour faciliter les enquêtes éventuelles de la police judiciaire. Les images permettent "de vérifier à posteriori et précisément les échanges se déroulant lors des interventions sur le terrain."
L'heure du choix
Expérimentées depuis 2014 dans plusieurs villes de France, l'utilisation des caméras-piétons a été étendue aux agents de police municipaux en 2017. Plusieurs milliers de ces caméras miniaturisées sont entrées en service pour cette nouvelle année de test, qui devait conduire le ministère de l'Intérieur à évaluer leur impact sur le déroulement des interventions, avant de décider de leur éventuelle pérennisation. La police de Saint-Etienne a bien transmis ses rapports aux autorités, et les résultats positifs qu'elle a constatés. Mais pour l'état, l'heure du choix n'est pas encore venue.
Notre interview du maire de Saint-Etienne, Gaël Perdriau, qui s'oppose au retrait des cameras :
Le préfet de la Loire souligne pour sa part le risque de nullité des procédures qu'entraînerait le maintien du dispositif. Les autorités voudraient réserver l'usage de cette caméra à la seule Police nationale.