SaintéLyon : 20 000 coureurs avec frontale pour la 70e édition de la Doyenne

Le rendez-vous est devenu incontournable pour les amateurs de trail et de course nocturne. Quelque 20 000 concurrents ont disputé dans la nuit de samedi à dimanche la 70e édition de la SaintéLyon. C'est la doyenne des courses nature, qui se déroule entre Saint-Etienne et Lyon. L'un de ses parcours, de 82 kilomètres, est réservé à l'élite.

La SaintéLyon propose différentes formules de 164, 82, 45, 24, 21 et 13 kilomètres. Il y en a pour tous les publics, y compris les enfants avec la SaintéGones. Le départ est donné à minuit au parc des expositions de Saint-Etienne. L'arrivée se fait à Lyon, à la Halle Tony-Garnier, dans le quartier de Gerland. L'une des difficultés qui rend cette course mythique, c'est la météo. 

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La mythique SaintéLyon, c'est la doyenne des courses nature, qui se déroule entre Saint-Etienne et Lyon. L'un de ses parcours, de 82 kilomètres, est réservé à l'élite. Le résumé de la nuit. • ©France tv

82 km : le palmarès de la course reine

Côté palmarès, Thomas Cardin a réalisé l'exploit de remporter la SaintéLyon 2024 en moins de six heures. Il est arrivé à Lyon vers 5 h 30 du matin à Lyon. Il a conservé son titre en 5h52min, soit 11 minutes de plus que l'année dernière, mais aussi 11 minutes de mieux que son premier concurrent. C'est son troisième titre après avoir déjà remporté la SaintéLyon en 2021 et 2023. Le podium est complété par l'américain Ben Dhiman (6h03'25) et le polonais Andrzej Witek (6h12'09).

Chez les Dames, la Lyonnaise Marie Gonçalves, seconde l'an dernier, l'emporte pour la première fois, en 7h 3"27. 

Engouement

Cette année encore, la mythique SaintéLyon a fait le plein. Une épreuve, victime de son succès. "Nous pourrions avoir plus d'inscrits avec une liste d'attente de 10 000 candidats. Nous avons limité les inscriptions à partir de 2015 sinon nous aurions des embouteillages sur les sentiers. Nous sommes au maximum", explique Michel Sorine, l'un des organisateurs de la SaintéLyon. Cette épreuve illustre l'engouement pour la course à pied, sur route ou pour le trail. 

"Il y a une véritable folie autour de ces événements. La course à pied est un sport abordable, même si les dossards sont de plus en plus chers, entre 1,5 à 2 euros du kilomètre, dépendants des contraintes logistiques, mais nous essayons d'être le plus accessible possible", ajoute Michel Sorine. Ce dernier présente la SaintéLyon comme "la plus grande course nature en France en termes de participants".

Départ à minuit

Le parcours s'effectue toujours de nuit avec un départ donné à minuit, fin novembre-début décembre. La SaintéLyon se fait en solo ou en formule relais de deux ou trois coureurs. Ce samedi, au milieu de la nuit, les concurrents s'élanceront de Saint-Etienne, munis de leur lampe frontale. Les meilleurs atteindront Lyon en un peu moins de six heures. Jusqu'en 1991, le départ a été donné en alternance de Saint-Etienne ou Lyon. 

Pour la course élite, disputée sur 82 km, ils seront 8 000 participants à s'élancer. Parmi eux, les tenants du titre, Thomas Cardin et Julie Roux, et une trentaine de coureurs qui possèdent plus de 800 points à l'index UTMB, ainsi que quelques participants qui viennent de l'étranger. C'est la seule épreuve à être dotée financièrement.

Cette année, les 600 participants les plus audacieux partiront ce samedi matin sur le parcours "ultra" pour faire l'aller-retour entre les deux métropoles, soit 164 kilomètres en deux jours. 

Jusqu'au "boue" de la nuit

"Ce n'est pas l'épreuve la plus dure, mais c'est la porte d'entrée du trail", rapporte Michel Sorine. "Les conditions demeurent très difficiles même si cette année la météo s'annonce clémente", ajoute-t-il. Il faut en effet parfois affronter le froid, la neige, le brouillard et le plus souvent la pluie, à travers les Monts du Lyonnais, qui séparent la Loire et le Rhône.

Le parcours de cette course nature et nocturne est composé à 65% de sentiers, plus ou moins boueux et à 35% de route. "Auparavant, c'était l'inverse", confie Michel Sorine. Et sans compter les dénivelés positifs et négatifs.

Depuis 1952, un long chemin parcouru 

La première édition remonte à 1952. Elle avait été organisée à l'époque par le Cyclotouriste Lyon, association centenaire en 2025. En 2001, un prestataire qui a professionnalisé la logistique a rejoint l'événement. Lors de la première édition, ils n'étaient que quinze participants au départ pour un parcours à effectuer sur deux jours, exclusivement en marchant. Une marche récréative avec une étape à Sainte-Catherine dans les Mont du Lyonnais. Une commune située à mi-chemin entre Saint-Etienne et Lyon.

Au fil des décennies, l'événement a changé de dimension. Alors qu'ils n'étaient encore qu'une centaine à la fin des années 1960, les participants ont été autorisés à courir à partir de 1977. Une modification du règlement qui a attiré du monde. Les organisateurs comptaient 4 000 inscriptions au début des années 1980. La réputation de difficulté de cette course nocturne est aussi née à cette époque : faute d'une préparation suffisante et d'un équipement adapté, 75% des participants abandonnaient alors.  

La SaintéLyon n'a connu que trois annulations : en 1998 et 2000 pour des contraintes d'organisation, et en 2020 en raison de la crise du Covid.