Une nuit aux urgences du CHU de Saint Etienne : entre patience et coups de chaud

Les passages aux urgences liés aux virus hivernaux semblent se tasser. Pour autant, au CHU de Saint-Etienne, urgences riment toujours avec patience. Pour les malades, comme pour leurs proches. Les soignants calment et apaisent, tout en assurant les prises en charge. Récit d'une nuit aux urgences, entre patience et effervescence.

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Désorienté, un vieux monsieur de 92 ans s'impatiente et frappe sur la porte de sa chambre. Une infirmière passe la tête dans l'embrasure de la porte pour le rassurer et le calmer. 

C'est un lundi soir banalement chargé aux urgences du CHU de Saint-Etienne. Les soignants sont sur tous les fronts. Ballet de brancards, couloirs encombrés et aiguilles qui semblent tourner au ralenti pour les patients. 

Un effectif qui ne suffit pas toujours

Sur l'un des brancards "garés" dans le couloir, un jeune homme prend, au sens propre, son mal en patience. "Moi, je suis entré en début d'après-midi, vers 13 heures pour un problème au thorax, et depuis je patiente. Au début, j'étais dans une chambre, j'ai passé une batterie de tests et depuis j'attends les nouvelles".

19 heures : l'heure de la prise de service pour la relève infirmière, le passage de témoin. C'est parti pour une nuit blanche. Un infirmier à l'accueil pour orienter les patients, 3 autres, côté fonctionnel, 4 pour le secteur des cas graves.

Une fois n'est pas coutume, l'effectif est au complet, et pourtant rien ne dit que cela suffira, comme l'explique Marjorie Chaux, infirmière. "C'est toujours compliqué, d'un jour à l'autre, on ignore le nombre de patients qui vont arriver. On a un effectif minimum, mais parfois ça ne suffit pas. Comme ce soir...". Elle s'interrompt, le temps d'expliquer à un patient qu'il va être transfusé.

"On s'entraide beaucoup, on est une équipe soudée. Le médecin, les aides-soignants, on n'est jamais tout seul dans notre coin" ajoute-t-elle. "Si on n'en peut plus, on a toujours un collègue pour prendre le relais".

Les urgences vitales toujours traitées rapidement

De garde également ce soir-là, Maxime, jeune médecin, et le chef de service, le professeur Viallon. Soudain, tout s'accélère en raison d'une urgence vitale. Il faut intuber un patient. L'intervention réalisée et la radio de contrôle faite sur place, le patient finira la nuit en réanimation.

"Pourtant, on ne peut pas tout faire tout de suite" précise le Pr Alain Viallon, chef du service des Urgences au CHU de Saint-Etienne. "Là, il s'agissait d'une urgence vitale, mais pour le reste, il y a forcément un délai. On sait que c'est pénible de devoir patienter sur un brancard au matelas inconfortable, mais il faut que les patients comprennent qu'ils ne sont pas les seuls au monde."

Box 22, le vieil homme de 92 ans, admis pour confusion, s'impatiente à nouveau. "Ne fermez pas la porte !" intime-t-il à l'infirmière revenue le calmer. Souvent, l'énervement, voire l'agressivité, résultent de l'attente des patients et du manque d'information.

Une longue attente aussi pour les proches

Le temps est long aussi pour les proches en attente de nouvelles. À l'accueil, Fahina fait ce qu'elle peut pour gérer l'impatience, mais c'est fréquemment sur elle que les familles déchargent leur inquiétude et leur impatience.

Admissions ou sorties, le va-et-vient ralentit, mais ne s'arrête pas, au fil de la nuit. À minuit, comme toutes les 4 heures, nouveau tour de surveillance auprès de chaque patient.

La nuit sera plus blanche que bonne... Mais toujours sous très haute surveillance malgré l'écrasante charge de travail des soignants.

Avec Catherine Dol

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