Une octogénaire comparait pour proxénétisme ce jeudi 25 novembre à St Etienne. La justice lui reproche d'avoir loué son appartement à plusieurs prostituées via la plateforme AirBnb. Une cinquantaine de clients a déjà écopé de peine d'amende.
La femme de 81 ans louait son appartement situé sur le boulevard Lachèze de Montbrison via la plateforme Airbnb. Une location qu'elle accordait sur de courtes périodes à 7 prostituées, toutes majeures.
Alertés il y a plusieurs mois par le voisinage, la gendarmerie a ouvert une enquête.
Au cours de leurs investigations, ils ont pu identifier une cinquantaine de clients.
Convoqués au tribunal, ils ont été reçus par le délégué du procureur. Ce dernier leur a rappelé les motifs économiques, psychologiques, familiaux et culturels qui tissent la trame de la prostitution.
Pour la justice, les prostituées sont des victimes
« Il s’agit pour ces clients, pour ces consommateurs d’un acte sexuel, d’être mis face à leur comportement et à ses conséquences humaines. Des conséquences qui sont violentes pour la prestataire de cet acte sexuel " explique André Merle, procureur adjoint au tribunal de Saint-Etienne.
Le magistrat poursuit "Cet acte, même s’il paraît consenti résulte d’une violence sociale, économique considérable. Ce n’est pas une situation banale ni anodine, sans conséquences sur les êtres humains."
La loi de 2016 incrimine le consommateur
Depuis 2016, c'est le consommateur, le client qui est visé par la justice "car sans lui, il n'y a pas de marché. Le consommateur ne peut pas se déresponsabiliser derrière la rémunération, ni un consentement plus ou moins réel, cette loi le met face à la réalité."
La peine maximale encourue par les clients peut aller jusqu’à 1500 € d’amende, la somme varie en fonction de leurs revenus, elle est adaptée à leurs capacités contributives individuelles.
La mamie encourt jusqu'à 7 ans d’emprisonnement
Le procureur adjoint précise "Le client est incriminé à hauteur d’une contravention sauf si la prostituée est une personne vulnérable auquel cas l’infraction devient un délit passible du tribunal correctionnel. La principale suspecte du dossier risque, elle, 7 ans de prison et 150 000 € d’amende."