Le Musée des Verts propose une exposition temporaire sur le stade Geoffroy-Guichard, le fameux "chaudron" qui a fêté ses 90 ans en septembre 2021. Une enceinte sportive, voire un lieux de pèlerinage, dont la physionomie a changé au fil des ans, des succès et des "coups de moins bien". Et à l'origine de cette histoire, il y avait donc ... un certain Geoffroy Guichard, entrepreneur ligérien et fondateur du groupe Casino.
Une enceinte mythique ... le terme est souvent usité dans le domaine sportif, mais rarement l'expression aura été à ce point justifiée en ce qui concerne le "Chaudron", autrement dit le stade Geoffroy-Guichard de Saint-Etienne.
La construction du stade a débuté en septembre 1930. Il est bâti sur un terrain acheté par le fondateur des magasins Casino, Geoffroy Guichard, par ailleurs à l'origine de la création de l'AS Saint-Etienne.
Un stade omnisport devenu stade "à l'anglaise"
Un stade d'abord omnisport, doté d'une piste d'athlétisme, d'un terrain de basket et de volley, et d'une tribune de ... 1000 places. Une paille quand on connaît la ferveur du public ouvrier dans les années 60, que de belles photos en noir et blanc viennent illustrer (ci-dessous, un cliché lors d'un ASSE-Sedan en 1965)
Ainsi, le 16 février 1964, 33 500 personnes assistent à un Saint-Etienne-Lyon alors que les tribune derrière les buts étaient des buttes en terre dépourvues de toit, donc à la merci des intempéries.
Au fil du temps, le stade va se recentrer sur le foot pour devenir un "stade à l'anglaise", la piste d'athlétisme va donc disparaître pour permettre au public de se rapprocher du terrain.
Des "modernisations, évolutions, rénovations du stade à travers les âges", dixit Philippe Gastal, le directeur du musée des Verts, qui sont retracées dans cette exposition, tout comme des anecdotes parfois surprenantes.
Le charbon jamais très loin
Ainsi, cette photo de 1962 où Claude Abbes, le gardien des verts de l'époque, se tient dans un trou qui s'était formé près du rond central, suite à un affaissement de terrain. Une problématique géologique que l'architecte en charge de la rénovation en 1995, en vue de la Coupe du Monde 1998, a eu à gérer.
Peu de personnes le savent, mais quand les joueurs se produisent sur la pelouse, le charbon est toujours présent 12 mètres sous la pelouse.
Philippe Gastal, directeur du Musée des Verts