Les deux policiers du commissariat de Roanne (Loire) mis en cause pour homicide involontaire après le suicide d'un homme en cellule de dégrisement en 2019 ont bénéficié mardi d'une relaxe totale de la part du Tribunal correctionnel de Villefranche-sur-Saône (Rhône), a-t-on appris de source judiciaire.
En juin dernier, la représentante du parquet avait requis une condamnation à des peines de trois et quatre mois de prison avec sursis contre les deux hommes poursuivis pour "homicide involontaire par défaut de surveillance d'une personne retenue en chambre de sûreté".
Le 31 juillet 2019, un habitant de Roanne de 29 ans, interpellé en état d'ivresse publique manifeste et placé en cellule de dégrisement pour tapage, s'était donné la mort par asphyxie vers 21H00 dans sa cellule de dégrisement, en confectionnant un noeud coulissant avec son pantalon.
L'enquête, confiée à l'Inspection générale de la Police nationale (IGPN), avait mis en évidence que plus de 1h30 s'était écoulée après le geste suicidaire du détenu et la découverte de son corps sans vie par les policiers présents.
Lors de l'audience, la défense avait plaidé l'acquittement et Me Gabriel Versini-Bullara avait pointé les multiples dysfonctionnements du commissariat, notamment que les policiers n'étaient pas qualifiés pour ce genre de situation et que la victime aurait dû être placée en garde à vue.
Me Jamel Mallem, avocat des parties civiles, a pour sa part déclaré à l'AFP que "cette décision va être difficile à accepter pour la famille pour qui la justice n'a pas été rendue".