Un couple homosexuel de Roanne raconte dans un livre le parcours "stressant", mais finalement "heureux" de leur vie familiale. Ils ont trois enfants issus d'une GPA. La gestation pour autrui est le fait pour une femme, désignée généralement sous le nom de "mère porteuse", de porter un enfant pour le compte d’un "couple de parents d’intention" à qui il sera remis après sa naissance. Kévin et Rémy livrent un témoignage juste et émouvant.
Rémy explique qu'il a d'abord pris quelques notes. Puis, au fur et à mesure des événements, il les a structurées, organisées. Son conjoint lui a alors dit : "fais-en un livre".
"Notre GPA, témoignage(s)", est sorti aux éditions de l'Onde. Dans ce livre, le couple raconte, "de plein cœur, les moments de doutes, de tristesse, de panique" pour fonder une famille en ayant eu recours à une GPA.
Rémy et son conjoint, Kevin, sont parents de trois enfants. Ils habitent Roanne où ils sont restaurateurs. À les voir, c'est une famille comme les autres. Les enfants jouent, les deux papas racontent des histoires sur le tapis de jeu installé dans le salon. Ils coulent des jours "heureux".
Beaucoup de papas se demandaient comment on avait fait. Le parcours d'une GPA est compliqué. On est à distance, on est loin de la mère porteuse. Mais on est bien encadré, l'équipe médicale nous tenait au courant de tous les événements.
Rémy, auteur de "Notre GPA, témoignage(s)", ed. de l'Onde
Dans ce texte "qui évite l'écueil d'émotions trop fortes" et qui n'est pas "une promotion de la GPA", Rémy souhaite juste "expliquer ce qu'est la GPA et pourquoi on l'a fait".
Le couple a bien songé à l'adoption, mais "c'était trop fastidieux" et "trop long", ils se sont finalement tournés vers la GPA, avec une mère porteuse au Mexique.
"C'est une grande aventure"
Kevin écoute son conjoint avec attention. Il partage l'avis de Rémy. "J'en retiens beaucoup de stress, de frustrations, mais aussi du bonheur". À l'approche de l'accouchement, ils se sont rendus sur place, à des milliers de kilomètres de Roanne. "Plus la grossesse avance, plus l'humeur change, on était stressés", raconte Rémy, en ajoutant : "C'est une grande aventure".
"Ils connaîtront leur histoire"
Les enfants ont aujourd'hui deux ans. Deux d'entre eux sont issus d'une grossesse gémellaire. "Ils sont là tous les trois, s’il en manquait un, ça ne serait pas la même vie", précise Kevin.
Le couple commence à leur lire des livres dans lesquels il est question de ce sujet. Ils assurent qu'ils détailleront cette histoire aux enfants lorsqu'ils seront en âge de comprendre.
On a réussi à construire ce que l'on voulait, une famille, plus nombreuse que prévu, mais c'est une belle réussite. Au bout du voyage, il y avait la récompense. Nos enfants connaîtront leur histoire, chaque famille a la sienne, ils ont la leur.
Kevin, papa
"Je suis heureux"
Rémy complète le récit de son conjoint avec ces mots : "Ce n'est pas parce que l'on est gay que l'on ne peut pas avoir une famille comme tout le monde".
Il conclut en disant : "Je suis heureux".
L'an prochain, les trois petits garçons iront à l'école, comme tous les enfants.
La France interdit toujours le recours à la gestation pour autrui, mais les parents souhaitant y avoir recours peuvent le faire à l'étranger, dans des pays où la pratique est légale.