Les courses de caisses à savon attirent un public de plus en plus large dans les communes autour de Lyon et Saint-Etienne. Les participants rivalisent de créativité pour concevoir des modèles uniques.
On se croirait dans un jeu vidéo de course de voitures, le décor défile à toute vitesse, les virages sont serrés, des bulles sortent du toit .... Rien de virtuel dans cette description, du bitume, des volants de course et du carton, les caisses à savon accélèrent le plus possible dans les rues de Saint-Galmier dans la Loire. Pour rappel : une caisse à savon, au départ, c'est un véhicule pour enfant composé d'un châssis, de quatre roues, de deux axes dont un est mobile.
Saint-Galmier, c'est un des rendez-vous incontournables des passionnés de la discipline autour de Lyon et Saint-Etienne car la commune offre tout ce qu'il faut pour pousser les performances des engins. Des rues escarpées, en pente et un village historique prêt à tout organiser pour accueillir le public. Des spectateurs, chaque année de plus en plus nombreux, si bien qu'il est difficile de se faire une place devant les barrières pour assister à la course.
Pourquoi dit-on : caisse à savon ?
Selon la Fédération française de caisses à savon, la première course de caisse à savon remonte à 1904 en Allemagneaux. Mais "c'est aux États-Unis en 1933, que les caisses à savon ont pris un essor mondial peut-on apprendre sur le site de la FFCS. En pleine période de développement de l'automobile, un commerçant a eu l'idée de joindre à l'emballage de ses savons réalisés à l'époque en planches de bois, le plan d'une voiture simple à construire".
Une idée marketing, qui près d'un siècle plus tard est devenue une tradition. "Ça met de l'animation c'est super", commente, tout sourire, une habitante. "J'adore les voir prendre de la vitesse et regarder tous les détails" ajoute un visiteur.
Il faut dire que l'ingéniosité des participants impressionne. "Là c'est la lumière" explique un petit garçon, en pointant du doigt son tableau de bord fait de boutons colorés qui ressemblent à des touches de flipper. "Là c'est les bulles, ici la farine, le klaxon et l'eau".
Des concurrentes surnommées les Spice Girls l'ont joué plus autocentrées : "on a mis des photos de nous, et du rose, parce qu'on est très drôles", le groupe de copines lève les bras en l'air et crie sa motivation avant de s'élancer sur la ligne de départ.
Des heures de préparation
Cette course, c'est aussi l'aboutissement de longues heures de travail, d'élaboration et de partage. "En famille on a passé 5 /6 week-ends à tout faire et aujourd'hui c'est le grand jour" se réjouit un papa, en regardant son enfant, casque visé sur la tête, piloter l'œuvre collective.
70 caisses à savon franchiront la ligne d'arrivée, sous les fenêtres des habitants dont on devine les silhouettes derrière les vitres recouvertes de pluie. Le mauvais temps n'a pas arrêté les coureurs ni leurs admirateurs car Saint-Galmier c'est un peu le rendez-vous immanquable des passionnés. Du moins, c'est l'avis du comité lyonnais de caisses à savon.
"Toutes les villes n'ont pas ce type de parcours. C'est très rare d'être à l'intérieur des villages, on est souvent sur des routes excentrées. C'est vraiment agréable et ça fait venir plus de monde."
Un évènement qui rassemble, loin des écrans mais pas si loin des jeux vidéo. Dans les virages de ces courses, le célèbre personnage de Mario, salopette de plombier et casquette rouge vissée sur la tête n'est jamais loin.