VIDÉO. Le saviez-vous ? Toutes les armes à feu déclarées en France doivent passer par là

65 000 armes par an sont contrôlées en France au Banc National d'Epreuve, dans l'agglomération de Saint-Etienne
Depuis 1960 aucune arme légale ne circule en France sans passer par le Banc National d'Epreuve ©France TV

C'est une institution vielle de 400 ans, le Banc National d'épreuve nous a ouvert ses portes de manière très exceptionnelle. C' est le seul et unique lieu en France habilité à déterminer si une arme est conforme avant de la laisser entrer en circulation.

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Le Banc National d’Épreuve reçoit l’intégralité des armes à feu civiles produites en France, ainsi que toutes celles importées, soit 65 000 par an. Chacune fait l’objet d’un test très précis : 

"Notre rôle, c'est de garantir la protection du tireur, de faire en sorte que l'arme n'explose pas, ne se détruise pas et en tout cas ne blesse pas le tireur. On vérifie la chambre, le canon, on s'assure que l'arme est fonctionnelle" explique Arnaud Seguy, responsable industriel du site.

"Ensuite, on tire entre deux et trois cartouches sur chaque modèle, puis on vérifie que le tir n'a pas déformé l'arme. Si tout est conforme, elles sont gravées, on les enregistre et on édite le certificat de conformité de l'arme." Ces contrôles coûtent entre 20 et 30 euros par arme, payés par les fabricants. 

Du matériel pour les gros calibres 

Sur chaque arme est apposé un poinçon, sur lequel on distingue une couronne, emblème issu du blason officiel de Saint-Etienne. Les armes des forces de l’ordre, des chasseurs et des tireurs sportifs doivent toutes, sans exception, porter ce sésame obligatoire. 

Les 38 salariés qui travaillent en deux équipes contrôlent aussi les gros calibres. Rémi Granger, adjoint au responsable du laboratoire d'essais balistiques, engage la visite dans ce qui ressemble à un décor de série policière. Lumière feutrée, murs antibruit, il nous décrit une gaine de tir de 30 mètres de long avec un affût de tir où il est possible de changer le canon et à côté, des pièces de culasse adaptées à chaque munition testée. Juste à côté, un radar doppler mesure la vitesse des projectiles. 

Une montée en charge industrielle

Cette mission intéresse de plus en plus les industriels de l’armement, mobilisés pour répondre aux exigences de la Loi de Programmation Militaire qui prévoit 413 milliards d'euros de dépenses sur sept ans afin de "transformer" les armées. "Ça aura forcément un impact indirect, car on travaille beaucoup sur les tests de blindages par rapport à des normes ou un développement d'acier. Les gens qui fabriquent l'acier vont venir vers nous pour l'évaluer.  Nous préparons une montée en charge industrielle et il va falloir anticiper ce qui nous attend" analyse Arnaud Seguy, déjà engagé dans cette perspective. 

D'autant que le Banc National d’Épreuve teste aussi la résistance balistique des protections individuelles, comme les visières ou les gilets pare-balles. Sur des étagères métalliques, des bustes, des visages en plastine utilisés pour tester ces protections. Avec cette matière, les experts peuvent évaluer "l'énergie transmise au corps, après tir" explique Rémi Granger. 

Troisième mission : neutraliser les armes. C'’est donc ici que les armes des collectionneurs et des musées peuvent être légalement mises hors service. Chaque jour, 400 armes sont ainsi confiées aux soins du Banc National d’Épreuve. 

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