Depuis lundi 19 septembre, celui qui est surnommé "le violeur du 8e", Kamel Abbas, est jugé devant les assises du Rhône à Lyon. Il est accusé de six viols et d'une agression à caractère sexuelle. Ce jeudi 22 septembre, la cour s'est penchée sur l'inquiétante personnalité de cet homme de 39 ans
Vêtu de noir et le visage masqué, parfois ganté, le violeur présumé agissait toujours de nuit, sur un même "territoire de chasse", agressant
par surprise des jeunes femmes seules sous la menace d'un couteau. En plus des violences sexuelles, il les menaçait ("je vais te planter"...), leur posait des questions intimes, affirmant "sortir de prison et n'avoir rien à perdre", et dérobant le plus souvent leur téléphone portable.
Cet homme sans casier judiciaire et habitant toujours chez sa mère avait été mis en examen pour sa dernière agression.
Des analyses génétiques avaient ensuite établi que son profil était identique à celui d'un violeur en série, surnommé par la presse "le
violeur du 8e", qui avait agressé six jeunes femmes de 22 à 26 ans, dont trois étudiantes, entre le 18 octobre 2012 et le 31 janvier 2013.
Confondu par son ADN, l'accusé, né en août 1977 de parents d'origine algérienne et aîné d'une fratrie de cinq enfants, a reconnu toutes les agressions.
L'accusé, qui a arrêté sa scolarité en 1995 à la mort de son père, a admis avoir consommé beaucoup de cannabis, puis être passé à l'alcool. Pour certaines victimes, "c'était comme si elles n'avaient pas de visage, comme s'il n'y avait personne en face de moi", a-t-il expliqué.
Cité comme témoin, son ancien supérieur hiérarchique a dressé de lui un portait très élogieux. "Tout le monde l'appréciait, on lui avait confié des responsabilités", a raconté son chef, avouant avoir été abasourdi quand Kamel Abbas a été arrêté. "C'était incroyable de se dire qu'il pouvait arriver au boulot à 04h00 du matin, frais et dispo, alors qu'il avait peut-être fait... tout ça quelques heures plus tôt", a-t-il ajouté, la gorge nouée.
Une de ses petites amies a évoqué à la barre "une personne très gentille, un ange".
Le procès doit se terminer ce vendredi 23 septembre. L'accusé encourt 20 ans de réclusion criminelle.
Son plus jeune frère, sorti récemment de prison, a été condamné à deux reprises pour viol. "Un tabou dans la famille", a dit Kamel Abbas.