Lyon-Turin. Jugé pour "incitation au sabotage", Erri De Luca est relaxé

L'écrivain italien Erri De Luca, contre qui le parquet de Turin (nord-ouest) avait requis huit mois de prison ferme pour "incitation au sabotage" du chantier du tunnel Lyon-Turin,  a été relaxé ce lundi 19 octobre 

Cette décision a déclenché aussitôt dans la salle d’audiences les vivats et les cris de joie des partisans de l’écrivain italien, prix Femina étranger en 2002 pour son roman " Montedidio ".

Sous la présidence de la juge Immacolata Iadeluca, la dernière audience du procès s'était ouverte ce 19 octobre à 9h30. Dans une déclaration au tribunal de quelques minutes, debout, Erri De Luca avait répété qu'il considérait "le verbe saboter (comme) noble et démocratique".

"Je défends l'origine du mot saboter dans son sens le plus efficace et le plus vaste. Je suis prêt à subir une condamnation pénale pour son emploi, mais non pas à laisser censurer ou réduire ma langue italienne", avait-il ajouté d'une voix assurée.

Cet écologiste longtemps militant d'extrême gauche  avait conclu en se disant une nouvelle fois convaincu que "la ligne prétendument à grande vitesse en val de Suse devait être freinée, entravée, donc sabotée pour la légitime défense de la santé, du sol, de l'air, de l'eau d'une communauté menacée".

L'écrivain avait annoncé qu'il ne ferait pas appel

La juge s'était ensuite retirée en chambre du conseil pour délibérer. Sa décision est tombée vers 13h15. "Le délit n'est pas constitué", a dit la présidente. Les attendus de cette décision ne seront pas connus avant plusieurs semaines.

En cas de condamnation, qu'il s'agisse de prison ferme ou avec sursis, l'écrivain de 65 ans avait déclaré qu'il ne ferait pas appel.

Il ne risquait toutefois pas de dormir en prison pour autant, avait expliqué son avocat, Gianluca Vitale, "car la peine ne peut être appliquée qu'une fois considérée comme définitive, ce qui peut prendre plusieurs mois."

Lors de la précédente audience, le 21 septembre, Erri De Luca avait confié s'attendre "au maximum", soit cinq ans de prison ferme et s'était dit étonné d'un réquisitoire qu'il avait jugé "a minima".

"Erri De Luca a bien utilisé le mot sabotage", avait fait valoir avec force arguments le procureur de Turin, Antonio Rinaudo, énumérant les différentes "attaques" contre le chantier du Lyon-Turin ayant suivi l'entretien de l'auteur avec plusieurs médias italiens en septembre 2013. 




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