Après la révélation de maltraitances de détenus à la prison de Saint-Quentin-Fallavier par l'Observatoire International des Prisons, le défenseur des Droits dénonce des entraves de l'administration pénitentiaire et demande des comptes à la Chancellerie.
L'Observatoire international des prisons a révélé, jeudi 4 juillet, un rapport confidentiel de l'Inspection des services pénitentiaires sur des violences commises en 2009-2010 à Saint-Quentin-Fallavier, condamnant "l'inertie et le silence des autorités" à leur sujet.
Dans ce contexte, le Défenseur des Droits, Dominique Baudis a réagi par la voix de son directeur de cabinet: "nous rejoignons l'analyse de l'OIP sur les événements à Saint-Quentin et nous ne pouvons que partager leur indignation. Nous avons relancé à plusieurs reprises la Chancellerie qui nous ne nous a pas répondu".
"Le Défenseur des Droits a donné jusqu'à la mi-juillet à la ministre (de la Justice, Christiane Taubira) pour répondre tout particulièrement en ce qui concerne les carences de l'administration pénitentiaire qui ont entravé la mission de contrôle assignée au Défenseur des droits. Au-delà de ce délai, le DDD utilisera tous les moyens que lui accorde la loi", a-t-il averti.
Sans réponse de la Chancellerie, le défenseur des droits pourrait alors faire un rapport spécial publié au Journal Officiel. Dans une décision rendue le 26 mars 2013, le DDD expliquait qu'à cause d'une "transmission tardive des éléments demandés à l'administration pénitentiaire rendant difficile des investigations supplémentaires", il ne demandait pas d'autres sanctions que celles déjà prises à l'encontre des personnels encadrants de la prison.
L'OIP a relaté des "violences physiques illégitimes" sur des prisonniers et un "manque de repères professionnels" de membres du personnel de la prison. Des coups de poing et de pied, des fractures du nez et un traumatisme crânien ont été imputés directement à des surveillants de Saint-Quentin-Fallavier.