En ce mois de septembre, certaines stations de Météo France ont à la fois battu leurs records de chaleur... et de fraîcheur, en seulement dix jours de temps. Pourtant, le chaud gagne sur le froid, et ce mois sera le seizième consécutif au-dessus des normales de 1981-2010.
Le mois de septembre aura été un ascenseur météorologique. Selon Météo France, un tiers des stations de relevés françaises ont battu leurs records de températures mensuelles lors du pic de chaleur des 14 et 15 septembre, avant que certaines battent de nouveaux records, de fraîcheur cette fois... moins de deux semaines plus tard.
Une situation observable dans les Alpes. A Grenoble par exemple, le thermomètre indiquait 31° le 14 septembre, avant de redescendre sous la barre des 10° le 27. A Saint-Geoirs en Isère, il faisait même 8,8°, soit 0,6° de moins que le précédent record mensuel, qui remontait à 1968.
Un grand écart qui reste "finalement assez classique d'un début d'automne", estime Serge Taboulot, ancien chef du centre Météo-France des Alpes Nord. Selon lui, ce n'est "ni hors normes, ni du jamais vu".#Chaleur tardive inédite mi-septembre, suivie moins de deux semaines plus tard d'une période de #fraîcheur très remarquable. En 12 jours, l'indicateur national de température maximale, calculé depuis 1947, a chuté de 19,1°C ⏬ pic.twitter.com/L1fmNzIYNV
— Gaétan Heymes (@GaetanHeymes) September 28, 2020
Pour lui, le véritable "phénomène rare" de ces derniers jours, c'est la chute de neige abondante et précoce dans les Alpes, à seulement 1 500 mètres d'altitude. "C'est assez exceptionnel", confirme-t-il.
"On trouve bizarre de mettre un pull en septembre"
En réalité, notre forte réaction à ces écarts de température montre, selon Serge Taboulot, "qu'on s'est habitués aux canicules, mais on trouve bizarre de mettre un pull ou un anorak en septembre"... Alors même que "les écarts de température, c'est la définition de l'automne."Le réchauffement climatique altèrerait donc notre perception des saisons ? De fait, la deuxième décade de septembre est la plus chaude jamais mesurée en France, et septembre 2020 sera le seizième mois d'affilée où les températures françaises sont supérieures à la moyenne mesurée entre 1981 et 2010.
"Cela veut dire que le climat actuel n'est plus du tout le même que le climat d'il y a 30 ans, abonde le météorologue. Et que même trois jours de froid apportés par une masse d'air polaire ne contrebalancent pas les huit jours consécutifs où il a fait plus de 30° à Grenoble" début septembre.
"Désormais, on espère un mois qui sera frais, conclue Serge Taboulot. Parce qu'on est clairement sur la pente montante des températures. Et ça s'accélère." Pour les trois mois à venir, Météo-France annonce de son côté un temps plus doux et plus sec que la normale...