La ministre du Travail appelle les stations de ski à embaucher des saisonniers malgré les incertitudes liées au Covid-19

Dimanche, la ministre du Travail, Elisabeth Borne, a enjoint les employeurs des stations de ski à embaucher des saisonniers malgré un début de saison très incertain. Quitte à les mettre au chômage partiel si l'activité ne démarre pas. 

Société
De la vie quotidienne aux grands enjeux, découvrez les sujets qui font la société locale, comme la justice, l’éducation, la santé et la famille.
France Télévisions utilise votre adresse e-mail afin de vous envoyer la newsletter "Société". Vous pouvez vous désinscrire à tout moment via le lien en bas de cette newsletter. Notre politique de confidentialité

Il est "trop tôt" pour dire si les stations de ski pourront ouvrir pendant les vacances de Noël malgré l'épidémie de Covid 19, mais les professionnels ne doivent pas hésiter à embaucher des saisonniers, quitte à demander ensuite du chômage partiel, a souligné dimanche la ministre du Travail, Elisabeth Borne.
 

           
"Ça n'est pas banal de recruter puis de mettre (les salariés) en activité partielle, mais mon objectif c'est qu'on puisse le faire", pour que les 120 000 saisonniers des stations "puissent être recrutés", a expliqué Mme Borne sur Radio J. Un recrutement auquel Martine, propriétaire de plusieurs magasins de location de ski à la station des 2 Alpes, a déjà procédé. "J'ai embauché sept personnes, le quotat minimum pour ouvrir mes magasins. La saison risque d'être très mauvaise : sans les étrangers, la station ne se remplit pas. Alors j'ai déjà déposé un dossier de demande de chômage partiel", explique-t-elle.


"Je n'ai pas la trésorerie pour mettre mes salariés au chômage partiel"

Pour l'heure, il est certes "trop tôt pour prendre une décision" quant à l'ouverture des stations en décembre, d'autant qu'en Auvergne-Rhône-Alpes les services de réanimation "sont déjà au bord de la saturation", a souligné la ministre. Malgré tout, il importe dès maintenant de "préparer la saison", qui "va durer plusieurs mois", a observé Mme Borne.
 
Avec le ministre de l'Economie, Bruno Le Maire, elle a reçu récemment dans ce cadre les acteurs économiques et les élus des stations pour les "rassurer". "Je ne veux pas qu'ils hésitent à recruter les saisonniers dont ils vont avoir besoin, et donc on est en train de s'organiser pour que ces saisonniers puissent être recrutés normalement, et bénéficier si nécessaire d'activité partielle, si l'activité des stations de ski n'était pas au niveau escompté", a-t-elle développé.

Si certaines entreprises peuvent se permettre de recourir au chômage partiel, toutes n'ont pas les reins assez solides pour y parvenir. Pour Martine, aux 2 Alpes, cela représente environ 1 200 euros pour sept saisonniers. "Il s'agit des congés payés, qui restent à la charge de l'employeur, précise-t-elle. C'est une somme dérisoire si on travaille. Autrement, c'est plus compliqué."

A la station de Tignes, Julien Blard, lui aussi responsable d'un magasin de location d'équipements de ski, ne peut pas se le permettre. "Ils nous interdisent de travailler mais nous demandent d'embaucher. Je n'ai tout simplement pas la trésorerie pour !" assure-t-il. En temps normal, le Tignard embauche quatre saisonniers. Cette année, il n'en emploiera que deux. "Je ne peux pas tenir mon magasin tout seul. Donc j'embaucherai deux saisonniers pour commencer, à temps plein, dès qu'on aura de la visibilité pour l'ouverture des stations. Si l'activité repart, j'imagine à partir de février, je trouverai des gens pour bosser en extra."


Restaurateurs et cafetiers également dans la tourmente

Interrogée par ailleurs sur la fronde des restaurateurs et cafetiers - qui veulent contester devant le conseil d'Etat la fermeture de leurs établissements décidée dans le cadre du reconfinement - Mme Borne a souligné que le gouvernement pourrait envisager d'élargir les dispositifs mis en place pour leur venir en aide.

"Je comprends de façon générale que les commerçants, les restaurateurs dont on a arrêté l'activité, puissent effectivement ressentir du désarroi, voire de la colère", a commenté la ministre du Travail.

"Ce que je peux leur dire c'est qu'on fait ce qu'on peut, en tenant compte de la situation de l'épidémie, pour rouvrir au plus vite, et qu'on fait le maximum pour les accompagner", avec notamment le fonds de solidarité, le chômage partiel et des prêts garantis par l'Etat, a-t-elle énuméré.
 
Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
choisir une région
France Télévisions utilise votre adresse e-mail pour vous envoyer la newsletter de votre région. Vous pouvez vous désabonner à tout moment via le lien en bas de ces newsletters. Notre politique de confidentialité