Sentiment de liberté, communion avec la nature... le ski de randonnée est en plein essor ces dernières années. Avec la crise sanitaire et la fermeture des remontées mécaniques, la pratique explose. Mais attention aux risques, on ne passe pas du ski de piste au ski de randonnée si facilement.
Pour limiter la propagation du Covid-19, le gouvernement a décidé d’interdire les remontées mécaniques pendant les fêtes de fin d’année. En revanche, le ski de randonnée reste autorisé en montagne. Et la pratique, qui connaissait déjà un véritable engouement ces dernières années, explose. Mais attention, passer du ski de piste au ski de randonnée n'est pas si évident. Avant de chausser les peaux de phoque, il y a plusieurs choses à savoir.
Un équipement différent
Votre matériel de ski de piste ne vous sera d'aucune utilité pour la rando. Il vous faudra un matériel adapté avec des skis plus larges et plus légers, des peaux de phoque pour grimper, des fixations qui permettent d'avoir le talon libre à la montée avec des chaussures articulées à la cheville, et des bâtons avec des rondelles plus larges. Le casque est aussi fortement recommandé. Car en rando, les cailloux ou barres rocheuses, ne sont pas indiqués sur votre parcours et les conséquences des chutes sont souvent plus graves.
Du matériel de secours indispensable
En rando, il faut aussi s'équiper de matériel de secours. Pelle, sonde et DVA (Détecteur de Victime d'Avalanche) sont indispensables à votre sécurité. Mais il ne suffit pas d'emporter un DVA, il faut savoir s'en servir. Son utilisation "nécessite au moins un semblant de formation car c'est ça qui sauve des vies" explique Rémi Pélisson du PGHM de Chamonix.
S'informer sur les conditions de neige et les risques d'avalanche
En ski de rando, vous n'évoluerez pas sur une piste damée et sécurisée. Dans la même descente, vous pourrez skier sur de la poudreuse, de la neige lourde ou du verglas. Par ailleurs, les risques ne seront pas indiqués par des petits panneaux ou des filets de protection. Parfois, le beau manteau blanc cache des cailloux pas très loin. Derrière une bosse, il peut y avoir une barre rocheuse. Une belle étendue de poudreuse peut se révéler instable. Avant de partir en rando, il faut impérativement se renseigner sur l'état de la neige, les risques d'avalanche et les conditions météo.
Choisir son itinéraire
Il est aussi prudent de bien choisir son itinéraire avant de partir. En général, ceux qui débutent le ski de randonnée ne s'éloignent pas trop des stations. Ils ne grimpent pas forcément très haut en altitude et se contentent souvent de skier sur les pistes des domaines qu'ils connaissent. Mais cela peut créer un faux sentiment de sécurité prévient Rémi Pélisson, car les pistes ne sont pas sécurisées quand les remontées sont fermées or le risque d'avalanche est bien réel "surtout ces jours-ci, les coulées sont nombreuses" précise l'officier du PGHM. La semaine de Noël, plusieurs personnes ont été emportées dans des avalanches à Flaine et à la Pointe du Midi.
Pour les débutants, il est donc conseillé de se contenter d'un itinéraire de ski de rando balisé. Il y en a de plus en plus dans les stations des Alpes, comme à Chamonix ou à La Clusaz. Cela permet de prendre ses marques tranquillement dans un espace sécurisé.
Se faire accompagner
Partir seul en montagne est dangereux. D'autant plus lorsque vous la connaissez mal. La lecture du manteau neigeux et l'évaluation des risques demande des connaissances et des années de pratique. Alors mieux vaut se faire accompagner par des proches qui connaissent la montagne ou mieux des guides ou accompagnateurs en montagne. Ces professionnels pourront vous faire découvrir des lieux plus sauvages avec un maximum de sécurité.