Montagne : pourquoi le nombre de morts dans des avalanches est "historiquement bas" cette année ?

Huit personnes ont perdu la vie dans des avalanches en France au 28 mars 2019. La saison de ski n'est pas encore terminée mais d'ores et déjà, le bilan des victimes est historiquement bas cette année. On vous explique pourquoi.

Si la saison de ski n'est pas encore terminée, le bilan des victimes d'avalanches est pour l'instant historiquement bas. 8 personnes ont perdu la vie cette année contre 34 l'année dernière à la même époque.



La Savoie, le département le plus endeuillé


Difficile de parler de "bon bilan" lorsque l'on évoque des avalanches qui ont coûté la vie à des skieurs, mais incontestablement le bilan provisoire pour la saison de ski 2018-2018 est "positif" estime Frédéric Jarry, de l'ANENA, l'Association nationale pour l'étude de la neige et des avalanches.

Au 28 mars 2019, on compte, pour l'ensemble des massifs français, 48 avalanches et 8 décès. Dans le détail : 5 personnes ont perdu la vie en Savoie (La Léchère, La Plagne, Lanslebourg, Saint-Martin-de-Belleville, Montgellafrey), 2 en Isère (Saint-Christophe-en Oisans) et 1 dans les Hautes-Alpes (Le-Monêtier-les-Bains).
 

Pour rappel, 34 personnes avaient déjà perdu la vie à la même époque pour un bilan final de 37 morts dans la saison. Le mois de mars 2018 avait été catastrophique, rappelle Frédéric Jarry, avec une trentaine d'avalanches et 17 morts.



Moins de neige et un manteau plus stable


Quelles sont les raisons de ce relatif "bon bilan" ? D'abord une neige moins abondante en dessous de 2200 mètres. Moins de neige car l'hiver a été particulièrement doux explique Météo-France. Selon l'institut de prévisions météorologiques, "l'hiver 2018-2019 se classe parmi les 10 hivers les plus doux depuis le début du XXesiècle".

De grosses chutes de neige se sont bien produites à la fin du mois de janvier, notamment lors du passage de la tempête Gabriel, mais "ce sont les deux seuls épisodes neigeux notables de l'hiver" rappelle Météo-France.

L'autre raison c'est la relative stabilité du manteau neigeux quand il y avait le plus de monde sur les pistes (pendant les vacances de février par exemple). A l'inverse, explique encore Frédéric Jarry "quand les conditions étaient dangereuses, il ne faisait pas beau et les gens ne sortaient pas".

Un bon bilan qui s'explique uniquement par la chance ? La prévention et l'éducation des skieurs ne joue-t-elle pas ? Pour l'ANENA, difficile de l'évaluer sur une seule saison. "Ce qui est sûr en revanche, c'est que les skieurs sont de plus en plus souvent équipés de DVA (détecteurs de victimes d'avalanches) ou encore de pelles". Autant d'outils qui facilitent les secours et qui permettent parfois d'éviter le pire.

Enfin, les skieurs sont-ils plus prudents ? "Ils sont en tout cas mieux informés" toujours selon Frédéric Jarry. Sur les 8 personnes décédées cette saison, toutes ont péri en hors-piste, à part un pisteur mort à la Plagne alors qu'il sécurisait le domaine.
 
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