Xavier de Soultrait part le 27 décembre au Paraguay pour prendre part à son quatrième Paris-Dakar. À 28 ans, le Moulinois s'est déjà fait un nom sur les pistes du Maroc et de Sicile, mais insère aussi des jeunes sur le marché du travail via son club. Tout le sport l'a rencontré. Portrait.
Le 27 décembre, Xavier de Soultrait part pour le Paraguay. Ce jeune Moulinois de 28 ans, issu d’une famille noble, s’apprête à prendre part à son quatrième Paris-Dakar.
C'est un pilote à particule, mais hors des sentiers battus. « Je n’ai pas énormément d’argent. J’ai été déménageur et je travaillais en intérim les weekends pour payer mes courses, signale l’intéressé en descendant de sa moto, lors d’un entraînement dans la carrière de Durtol, dans le Puy-de-Dôme. Donc oui, je suis peut-être vicomte mais je n’ai pas la vie d’un vicomte ».
Xavier de Soultrait préfère l’odeur de camboui du garage. Dans son club de moto de Moulins, l’association Viltaïs fait venir des jeunes en difficulté pour qu'ils se forment et s’insérent plus facilement dans la vie professionnelle.
Un « boulot sérieux »
Le jeune vicomte apprend la mécanique à Soualio, un Ivoirien arrivé il y a 6 mois à Viltaïs. « Il y en a qui me disent : « ça sert à quoi ce que tu fais ? Tu pourrais pas avoir un boulot sérieux comme tout le monde ? » Avoir cette démarche sociale, ça légitime ce que je fais. »Sa légitimité, Xavier de Soultrait l’acquiert surtout sur les pistes sablonneuses. Depuis sa victoire au championnat d’Auvergne en 2007, il a beaucoup roulé et enchaîne les résultats. 2e du rallye de Sardaigne, 5e de celui du Maroc, champion du monde de rallye baja au Portugal en septembre, il est prêt pour l’édition 2017 du Dakar, dont le tracé s’annonce plutôt corsé.
« Je suis super content que ça devienne un Dakar compliqué. La navigation, l’altitude vont vraiment rendre les choses difficiles. Ca redevient une aventure ! » souligne le pilote, enthousiaste de s’envoler vers le continent sud-américain.
Après un abandon sur l’édition 2016 sur casse moteur, le garçon pense bien frapper fort pour son quatrième Dakar et tenir son rang. Avec un sens de la noblesse qui, aujourd’hui, n’est pas si courant.