Ils ont tout juste le droit de voter, ils s'estiment souvent peu écoutés et pourtant, ils ont déjà de grandes idées. A l'occasion des municipales, France 3 donne la parole aux lycéens. Environnement, démocratie participative, nous avons recensé leurs principales propositions.
Qui a dit que la politique n'intéressait pas les jeunes ? Aucun doute que les lycéens engagés dans le Conseil académique de la vie lycéenne que nous avons rencontrés ont déjà des idées et qu'ils espèrent bien un jour les défendre. Claire-Anne, Claire et Félix ont accepté de jouer le jeu et de répondre à cette question toute simple : "et toi, que ferais-tu si tu étais maire" ?
Claire-Anne, 18 ans, élève de terminale à Annecy, est la première à s'installer devant notre caméra. Engagée dans plusieurs associations, elle a déjà l'habitude de s'exprimer et de défendre ses idées. Comme une vingtaine d'autres lycéens de l'académie de Grenoble, elle participe ce jour-là à une réunion de travail au rectorat. Les élections municipales qui approchent, bien sûr qu'elle s'y intéresse. Au point de se présenter un jour elle-même à une élection ?
L'environnement, première préoccupation
"Si j'étais maire", commence-t-elle, "je mettrais en place des conseils des jeunes... pour qu'on nous écoute". Comme beaucoup de ses camarades de lycée, Claire-Anne se dit particulièrement sensible aux problématiques environnementales. Si elle était élue sur le bassin annécien, où elle habite, elle commencerait par mettre en place "des poubelles de tri sélectif", y compris dans les écoles pour "pouvoir amener cette idée de tri auprès des enfants".
Sur la politique telle qu'elle est pratiquée par ses aînés, Claire-Anne est volontiers critique."Les jeunes, ils ont vraiment envie de changer ce modèle de vieille politique". Et de fustiger de "vieilles personnes dans un vieux monde avec de vieux systèmes". Pour elle, Greta Thunberg et les jeunes qui s'engagent en ce moment pour le climat, "c'est l'exemple même de çà, on ne veut plus de ce vieux monde".
Conforter la démocratie
Félix, 16 ans, est lui aussi élu au Conseil académique de la vie lycéenne. S'il était choisi par ses concitoyens comme maire, c'est d'abord la "démocratie" qu'il s'appliquerait à conforter. Une démocratie plus directe, plus participative : "j'essaierais de mettre en place un dispositif pour questionner les citoyens sur ce qu'ils pensent nécessaire... au sein de la commune et ferais mon possible pour mettre en place ce qui est réalisable".
L'environnement serait, comme pour Claire-Anne, la priorité de Félix s'il était élu, et les idées ne manquent pas : "essayer de limiter la consommation des plastiques à usage unique" d'abord. Et puis concernant les déplacements, "promouvoir la circulation à vélo" ou d'autres moyens de déplacements "verts".
Enfin, lui aussi estime que les jeunes doivent faire entendre leur voix. Il souhaite qu'ils "s'engagent plus en politique", qu'ils soient plus "actifs". Et de conclure : "si on s'y met tous, on peut essayer de changer les choses".
La politique "pas très sexy, pas très vendeur"
Claire a 18 ans et elle n'est pas moins engagée que ses deux camarades. Elle se prête volontiers au jeu de l'élection fictive : "si j'étais élue maire" déclare-t-elle avec assurance, "je ferais attention à ce qu'aucun habitant ne soit lésé". Parents avec des poussettes, personnes à mobilité réduite, elle s'appliquerait à renforcer l'accessibilité des lieux publics.
Pour Claire, l'environnement serait également une priorité avec la promotion des cultures "locales". Et puis, elle croit fermement au rôle des élus locaux : "on fait beaucoup plus attention à la politique nationale, alors qu'en fin de compte, c'est surtout les élus locaux qui ont le plus d'importance". Alors que la politique "c'est pas très sexy, c'est pas très vendeur", Claire pense qu'il faudrait "donner la parole à tout le monde".