Les commerçants pénalisés par le chantier du tram E, qui dure depuis l'automne 2011, profitent de la campagne électorale des municipales pour dénoncer les conditions d'indemnisation. Plusieurs d'entre eux ont dû mettre la clé sous la porte.
C'est de bonne guerre, alors que la campagne pour les élections municipales atteint maintenant son rythme de croisière, les commerçants riverains du chantier se rappellent au bon souvenir des candidats pour obtenir des indemnisations, insuffisantes et trop difficiles à obtenir, selon eux. Un dossier dans lequel gauche et droite se renvoient l'ascenseur.
Sur la partie sud de la ligne, entre le futur terminus "Louise Michel" et le pont de la Porte de France, ces travaux sont maintenant quasiment achevés. La plateforme, c'est à dire les rails sur lesquels circuleront les rames, est terminée. Cette portion sera mise en service à partir de juin 2014. Au-delà, entre la sortie de Grenoble et le Fontanil-Cornilon, il faudra attendre encore un an avant l'ouverture de la ligne aux voyageurs.
Trois longues années de travaux, donc, pour les riverains. Trois années plus longues encore pour les commerçants dont certains ont dû fermer, faute de clients. C'est le cas en particulier des restaurants comme, "La queue de cochon" au Fontanil-Cornillon. Pourtant réputé, il aurait vu son chiffre d'affaires baisser de 50% dès 2012 et, deux ans plus tard, l'établissement est contraint de fermer définitivement. Il a pourtant touché 48.000 euros d'indemnisation.
Reportage de Grégory Lespinasse et Franck Ceroni
Procédure d'indemnisation trop longue et trop complexe
Les commerçants dénoncent la complexité de la procédure pour obtenir le versement des dédommagements prévus par le SMTC, maître d'ouvrage du chantier de la ligne E. Sur plus d'une centaine de dossiers déposés, seulement sept ont abouti! Certains d'entre eux ont vu leur demande rejetée parce qu'ils étaient hors du périmètre direct des travaux. La décision se joue parfois à quelques mètres ou à une rue près.Certains profitent donc de la campagne des Municipales pour interpeller les candidats. Le SMTC reconnaît des "lourdeurs" et promet le versement rapide d'indemnisations provisoires pendant que la tête de liste de l'opposition (UMP-UDI) Matthieu Chamussy estime qu'il y a eu "faute".