Ce lundi 18 novembre, derniers services pour le "Petit Paris". Le patron du restaurant met la clef sous la porte, estimant que les travaux du tram E lui ont fait perdre sa clientèle. L'établissement situé Cours Jean Jaurès n'a pas été retenu par la commission d'indemnisation.
"Le rideau du "Petit Paris" qui se baisse ce lundi soir est le rideau de trop. Cet établissement faisait partie du paysage grenoblois depuis des décennies comme tant d'autres. Après une pharmacie aux enchères, une boulangerie en dépôt de bilan, des dizaines et des dizaines de rideaux qui tombent, des centaines de panneaux à louer et à vendre , des commerçants qui ne peuvent plus régler leurs loyers, c'est une véritable hécatombe qui s'abat sur Grenoble", c'est Alain Carignon qui parle ainsi dans un communiqué. L'affaire du "Petit Paris" est devenue une affaire politique.
Le patron n'en demandait peut-être pas tant. Mais il se retrouve dans l'obligation de fermer son enseigne. Il dit avoir perdu sa clientèle au fur et à mesure que les travaux du tram E avançaient. Il a bien déposé un dossier devant la commission d'indemnisation, mais, le chantier ne touchant pas sa façade, il n'a rien touché. Les travaux passent en effet au centre du Cours Jean Jaurès, il est juste directement impacté par la réfection des trottoirs. Fallait-il pour autant l'oublier, comme oublier tous ces commerces qui trinquent derrière les palissades? La règle est la règle, répond-on au SMTC (syndicat des transports en commun). Pour l'heure, un seul restaurant a touché quelque chose, à Saint-Martin-Le-Vinoux, en raison de l'emprise du chantier qui l'a privée d'un parking.
A Grenoble, le "Petit Paris" avait fait le choix d'investir, juste avant l'arrivée du tram. 60.000 euros ont été déboursés pour relooker l'établissement, il y a un peu plus d'un an. L'enseigne a aussi changé. Certains disent que ce passage au "Beef & Fish", moins sélect, explique aussi la chute.
Nul doute qu'on entendra parler de cette fermeture pendant la campagne des Municipales. D'ailleurs, Alain Carignon, qui n'est pas officiellement candidat, en appelle déjà à la municipalité: "elle ne doit pas laisser ce climat de désolation s'installer avec ses conséquences financières, de perte d'animation et d'insécurité aggravée."