En visite à Crolles lundi 22 juillet, le premier ministre Jean-Marc Ayrault a dévoilé le nouveau programme de Recherche & Développement des nanotechnologies. "Nano 2017". Plus de 3 milliards d'euros devraient être engagés.
Pas un, ni deux... mais quatre ministres pour lancer "Nano 2017". Le chef du gouvernement, Jean-Marc Ayrault, le ministre du Redressement productif Arnaud Montebourg, Fleur Pellerin la ministre déléguée chargée des Petites et Moyennes Entreprises, de l'Innovation et de l'Economie numérique. Et enfin, Geneviève Fioraso, ministre de l'Enseignement Supérieur et de la Recherche.
On dit que François Hollande a demandé à ses ministres de ne pas prendre de vacances cet été. En voilà la preuve.
La visite a débuté vers 15 heures au showroom de Minatec, à Grenoble, avec un thé glacé à l'azote. Pour accueillir la délégation ministérielle, André Vallini le président du Conseil Général, Michel Destot et son premier adjoint Jérôme Safar, Jean Therme, le directeur du CEA...
S'ensuivra la visite et la démonstration des applications concrètes des nanotechnologies conçues chez Minatec.
Seconde partie de la visite à Crolles, chez StMicro. Le traditionnel épisode de la salle blanche puis le discours du premier ministre à 17 heures, lancement officiel du programme "Nano 2017".
3,5 milliards d'euros devraient être engagés dans ce nouveau programme, dont 600 millions d'euros de l'Etat, 400 millions d'euros de L'Europe, 100 millions d'euros des collectivités locales.
La technologie FD-SOI, pivot du programme "Nano 2017"
"Nano 2017" est avant tout la poursuite d'un programme engagé en 2008. Miser sur les nanotechnologies a permis au pôle grenoblois de se positionner sur le marché mondial de l'infiniment petit.
C'est la grande réussite de "Nano 2012", le FD-SOI, qui permet une meilleure coordination entre vitesse et consommation des micro-compresseurs embarqués.
Avec "Nano 2017", la production de StMicro à Crolles devrait considérablement augmenter. Le groupe franco-italien STMicro (à Crolles, Rousset et Tours) est actuellement le seul en Europe à pouvoir fabriquer ce type de microcompresseurs.
C'est le terme à retenir : "application électronique embarquée". L'avenir, un marché énorme.
"Oui notre stratégie c'est de développer la partie numérique pour les applications électroniques embarquées", confirme Carlo Bozotti, le PDG de STMicroelectronics.
"Ca représente un marché de 70 milliards de dollars cette année", ajoute-t-il. "C'est un marché qui va croître, il concerne aussi bien les smart phones, les box, les applications industrielles, le secteur automobile, l'électronique sécurisée... Les opportunités de croissance sont très importantes".
Geneviève Fioraso, la ministre grenobloise de l'Enseignement Supérieur et de la Recherche, a quant à elle rappelé que "Nano 2017" était une grande avancée pour l'ensemble de l'industrie française.
"J'ai toujours pensé que la recherche publique était un moteur pour l'innovation", a-t-elle expliqué, "L'innovation va 'irriguer" l'ensemble de l'industrie, c'est une grande nouvelle".