Des associations environnementales ont annoncé avoir saisi le Conseil d'Etat contre les autorisations de destruction de loups accordées pour cette année par le gouvernement pour protéger les troupeaux. L'information tombe alors que des éleveurs de Savoie demandent plus de tirs.
Alors que la séquestration du président du Parc National de la Vanoise par des éleveurs excédés par le loup se termine, on apprend que deux groupes d'associations de protection des animaux sauvages ont déposé des recours pour demander l'annulation de l'arrêté ministériel encadrant les tirs.
Un premier recours a été déposé par Aspas, Ferus et One Voice, et un second par France Nature Environnement, Humanité et Biodiversité et la LPO devant le Conseil d’État.
Dans un arrêté paru au Journal Officiel le 2 juillet 2015, le gouvernement a fixé à 36 le nombre de loups pouvant être abattus dans le cadre de la protection des troupeaux, contre 24 l'année précédente (19 au final avaient été tués). Les conditions d'autorisation des tirs ont également été assouplies.
Le "canis lupus", naturellement revenu dans les années 1990 par l'Italie et concentré dans le Sud-Est, a vu sa population tripler en dix ans en France, de 100 à 300 environ, avec un léger recul entre 2014 et 2015, selon les estimations de l'Office national de la chasse et de la faune sauvage. Les attaques de troupeaux ont doublé en 5 ans (8.500 brebis tuées en France entre juillet 2014 et juillet 2015).Les abattages de loups sont sans efficacité pour la protection du bétail"
"Les abattages de loups sont sans efficacité pour la protection du bétail. La prédation continue sur les troupeaux qui ne sont pas suffisamment protégés, et peut même augmenter avec les tirs qui désorganisent les meutes", soulignent l'Aspas, Ferus et One Voice, pour qui "l'État français doit absolument revoir sa copie en matière de gestion du dossier loup".
"La réglementation européenne et nationale permettent de déroger à la stricte protection du loup sous certaines conditions. Nos associations estiment que les dispositions mises en place par le gouvernement contreviennent en plusieurs points à ces conditions", expliquent France Nature Environnement (FNE), Humanité et Biodiversité et la Ligue pour la protection des oiseaux (LPO) dans un communiqué.