Pour tester la lutte gréco-romaine, on a choisi un journaliste qui se dit poids plume: 1,67m pour 56kg. On est vicieux à France 3 Alpes! non, non, c'était juste pour voir si la discipline peut être pratiquée par tous. 

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C'est donc Grégory Lespinasse qui a testé la lutte pour nous au club d'Eybens dans l'agglomération de Grenoble. Notre journaliste a découvert une discipline mais aussi un sacré bonhomme taillé dans la glace de Sibérie, Andrey Syriev. Un entraîneur de marque dont il vaut mieux être le pote!


L'interview


Grégory, quand on t'a dit "tu vas tester la lutte", comment as-tu réagi?


Vu mon gabarit, je ne me voyais pas vraiment comme un candidat potentiel pour essayer ce sport. J'avais bien vu quelques compétitions aux Jeux Olympiques, mais ça ne me semblait vraiment pas fait pour moi!

et quand tu as découvert Andrey Syriev, tu t'es senti comment?


J'ai tapé son nom sur internet, et j'ai tout de suite pâli en comprenant qu'il s'agissait d'un grand champion: membre de l'équipe de Russie, champion de Sibérie… Et puis des photos de lui impressionnantes, avec "la gueule" du lutteur russe en position de combat, méchant et hargneux… Là, j'ai pris peur!

Alors quand je l'ai rencontré pour la première fois, dans les escaliers du club d'Eybens, et que j’ai vu qu'il n'était pas plus grand que moi, j'étais soulagé. D'autant qu'il était très souriant, calme, gentil et accueillant. Mais quand il s'est mis en tenue, j'ai compris que j'allais passer un sale quart d'heure!

Tu as l'air étriqué dans ta combinaison, c'était ta taille?


Le club avait préparé plusieurs tenues de lutte. Mais il a fallu aller en chercher d’autres dans les vestiaires du club. La tenue doit être moulante, pour éviter que les athlètes ne s’accrochent, mais sans trop serrer non plus. En fait, la seule qui m'allait vraiment c'était une taille 14 ans. Les chaussures (bien spécifiques) que je porte, par contre, sont celles d'Andrey.

Qu'est-ce que tu as trouvé le plus dur dans ce sport?


La dimension technique. Au-delà de la puissance et du physique – sur lesquels je ne pouvais pas vraiment rivaliser – la souplesse, l'explosivité, la rapidité m'ont surpris. La force et le physique ne sont pas les principales qualités du lutteur. Tous les lutteurs à Eybens ne sont pas des armoires à glace. Par contre, tous ont une grande maîtrise de leur corps.

Après coup (c'est le cas de le dire), ton corps a gardé des traces de l'expérience?


Andrey est un athlète de très haut niveau, il sait qui il a en face de lui, et contrôle donc parfaitement ses mouvements et ses prises. Quand il met un adversaire comme moi au tapis, il sait qu'il a affaire à un néophyte. Il retient ses coups.

De toute façon dans la lutte, l'objectif est de ne jamais blesser un adversaire. Mais ses fameuses prises de "souplesse" demeurent impressionnantes quand on est projeté dans les airs, puis envoyé au sol et plaqué!

Et puis, sans doute a-t-il l'habitude d'un peu plus de résistance. Une machine de guerre, même avec le frein à main, reste une machine de guerre! Ses larges mains ont laissé quelques bleus sur mes cuisses. Trois jours après, j’ai toujours des courbatures, dans des muscles dont je n'imaginais même pas l'existence!

Tu serais prêt à faire de la lutte ton sport favori?


Heu… On en reparlera une fois les douleurs passées!
Non, sans rire, c’est assez ludique! On peut pratiquer la lutte à partir de 5 ans, et les enfants au club d’Eybens ont l’air de bien s’amuser. Et puis, si c’est Andrey qui entraîne, alors il vaut mieux lui répondre oui!
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