Alors que le débat enfle autour de la fresque anti-police peinte sur un mur de la gare de Grenoble, le responsable départemental des policiers de l'Isère prend la parole. Pour le DDSP, "un peu d'intelligence" ne nuit pas à l'art et à l'engagement.
"Oui on peut être artiste, oui on peut être engagé, oui on peut être intelligent et ne pas se dire 'Je suis artiste donc j'ai tous les droits. Je suis désolé, même un artiste peut réfléchir avant de faire, ou pas, une fresque", lance le directeur départemental de la sécurité publique en Isère.
"Quand on regarde cette fresque, on voit bien deux policiers qui frappent une femme à terre, avec un aspect allégorique autour de la liberté et de Marianne. Or, il y a 15 jours, deux policiers sont morts en défendant les libertés et la France. D'autres sont morts il y a quelques mois (...) donc c'est totalement scandaleux et quelque raisonnement que ce soit sur l'aspect artistique qui vaudrait caution est scandaleux. On peut être artiste et faire preuve de discernement, surtout en ce moment", conclut Patrick Mairesse.
Interview réalisée par Jordan Guéant et Gilles Ragris
Le maire de Grenoble Éric Piolle (EELV) invoque, lui, la liberté d'expression. "On comprend bien sûr l'émoi de la police. Mais comprendre cet émoi ne veut pas dire s'asseoir sur les textes fondateurs de la République", a souligné Eric Piolle. "La liberté d'expression fait partie des bases fondamentales de la République. C'est ce que nous défendons tous et ce que la police a défendu après les attentats contre Charlie Hebdo", a-t-il ajouté, en refusant de commenter l'oeuvre en elle-même.
L'organisateur du festival de street art, dans le cadre duquel la fresque a été réalisée explique que l'artiste Goin a titré l'oeuvre "L'État matraquant la liberté" pour "montrer qu'il n'avait rien contre les policiers en tant qu'individus". Cette fresque est, selon Jérôme Catz, "est une allégorie de l'État".