L'hiver est la saison économique des stations de montagne. Mais pour cela, il faut de la neige, en quantité et en durée. Sauf que d'ici à 2050 l'enneigement hivernal pourrait baisser de 10 à 40% et de 50 à 90% d'ici à 2100. Les stations ont donc recours à la neige de culture, très gourmande en eau. D'autres solutions existent pour maintenir l'activité touristique hivernale tout en protégeant la planète.
Pourquoi parler du manque de neige alors qu'il en est récemment tombé partout ou presque ? Parce qu'en plaine, les enfants ont à peine eu le temps de faire des bonhommes de neige et qu'en montagne il faut s'assurer que la neige s'installe un peu plus que quelques jours. Certes, on peut aimer la montagne sans neige. Mais sans flocons pas de saison touristique pour les stations et donc un manque à gagner qui peut être colossal. C'est un problème économique et écologique.
Une saison de ski en France c'est de l'emploi : environ 120 000 emplois directs et 300 000 indirects. Et c'est justement pour maintenir l'emploi qu'il faut de la neige. Si elle ne tombe pas en quantité suffisante, on peut en cultiver. En France, plus d'un tiers du domaine skiable est équipé de canons à neige. Quant à la méthode, elle est écologiquement peu pertinente puisqu'elle consomme beaucoup d'énergie pour un faible volume de production.
Depuis 2020, les domaines skiables français sont engagés dans une démarche de préservation de la montagne. Avec une feuille de route environnementale, portant sur 16 éco-engagements en matière de climat, d'émissions de gaz à effet de serre, de protection de la biodiversité et de gestion de l'eau. Objectif : atteindre la neutralité carbone en 2037.
Car, si le canon à neige rend bien des services, il ne sera pas utilisable longtemps. Il s'agit en effet d'un outil d'adaptation au changement climatique dont le fonctionnement dépend lui-même des conditions météorologiques. Pour faire simple, à l'avenir s'il ne fait pas assez froid il ne sera plus possible de produire de la neige avec les canons.
Alors on teste d'autres solutions comme le snowfarming. La méthode, venue des pays scandinaves, consiste à stocker la neige d'une année sur l'autre, ou encore l'ensemencement des nuages. Les explications dans la vidéo.
Pour Andréa Flossmann, météorologue spécialiste de physico-chimie des nuages, il y a peu de cas scientifiquement prouvés où l'ensemencement des nuages fonctionne. Pour elle, il est évident que la méthode ne suffira pas lutter contre les effets du réchauffement climatique.
Réchauffement climatique : la neige à tout prix mais à quel prix pour la planète ? Dans "L'info en plus" à revoir le vendredi 17 mars 18H30 sur france3 Auvergne-Rhône-Alpes avec Lise Riger et ses invités : Corentin Perrot, météorologue à Météo France et Frédi Meignan de l'association Mountain Wilderness.