Il s'est suicidé en prison en avril dernier, mais l'enquête continue. La justice va tenter de déterminer s'il a fait d'autres victimes ou s'il avait des complices, en étudiant des supports informatiques trouvés dans sa maison, quelques jours avant son suicide.
Romain F., 46 ans, filmait ses agressions pédophiles et stockait ensuite les vidéos sur des disques durs. La justice avait déjà retrouvé plusieurs vidéos lors du placement en garde à vue de l'instituteur en avril 2015.
Mais 7 disques durs, 68 CD-ROM, trois disquettes et huit minicassettes, cachés dans le double toit de sa maison, ont été retrouvés par son épouse quelques jours avant son suicide, a indiqué la même source confirmant une information du Dauphiné Libéré.
Des nouvelles victimes et des complices ?
La justice va tenter d'identifier de nouvelles victimes - une soixantaine, potentiellement, dans les différents établissements où l'enseignant a exercé - et d'éventuels complices sur les vidéos. "On ne peut pas l'exclure, mais c'est très peu probable", a souligné le procureur de Grenoble, Jean-Yves Coquillat.Ces supports informatiques, dont une partie est cryptée, ont été envoyés à deux laboratoires spécialisés pour que les vidéos en soient extraites et analysées. Des enfants des proches du couple F. apparaîtraient sur certaines vidéos, selon une source judiciaire.
Même si de nouvelles victimes étaient découvertes, le juge d'instruction devrait être amené à prononcer un non lieu dans cette affaire, l'action publique étant éteinte en raison de la mort de l'instituteur.
Des fellations imposées "par surprise"
Le directeur de l'école du Mas de la Ras de Villefontaine était notamment soupçonné d'avoir imposé "par surprise" des fellations à plusieurs de ses élèves dans le cadre de ce qu'il appelait "un atelier du goût", durant lequel les enfants, les yeux bandés, devaient identifier des "choses" que l'enseignant leur faisait goûter.En juin 2008, Romain F. avait été condamné par le tribunal correctionnel de Bourgoin-Jallieu (Isère) à six mois de prison avec sursis avec obligation de soins pendant deux ans pour avoir téléchargé des images pédopornographiques. Sa condamnation n'avait pas été assortie d'une interdiction d'entrer en contact avec des enfants, ni signalée à son administration de tutelle, alors qu'elle figurait à son casier judiciaire.