C'est la première fois qu'une planche de surf rando est imaginée, conçue et assemblée à Grenoble. Cette invention, on la doit à Dominique Blanc-Vial, un "rider" passionné de snowboard. La Pentagram est une planche hors-normes, adaptée à la poudreuse comme à la neige dure. Reportage.
Pour tous, c'est le Graal... La neige pure, vierge de toutes traces. Une soif d'absolu pour les riders. Mais pour atteindre cet idéal en snowboard, il y a une petite difficulté. Il faut des skis pour monter, et un surf pour descendre.
Il y a 20 ans, les Américains ont trouvé la solution, couper ("spliter") une planche en deux. La splitboard est née ainsi. Au fil du temps, elle a été divisée en trois, puis en quatre. Mais pas facile de trouver la planche parfaite, qui permette une montée facile et rapide, et une descente exceptionnelle.
C'est ainsi que le surf rando, ou surf alpinisme, s'est développé. Le principe, atteindre les plus beaux sommets en skis (beaucoup plus facile qu'en raquettes), et "glisser" en snowboard.
En 2003, un rider grenoblois se lance dans une folle aventure, la descente de l'Everest en snowboard. Un exploit que seuls 5 à 6 personnes ont tenté dans le monde, et qui a notamment entraîné la mort du jeune chamoniard Marco Siffredi, dans le fameux couloir Hornbein en 2002. Fasciné par cette légende, Dominique Blanc-Vial avait ce désir fou, ce rêve népalais... L'Himalaya a bien failli lui ôter la vie lui aussi.
En effet, dans la descente "Dom" dérape et tombe la tête en avant, jusque dans une crevasse. Tous le donnent alors pour mort. Il s'en sortira avec une fracture du poignet.
A son retour, il importe en France la splitboard version allemande, en trois parties. Il va toutefois lui apporter quelques modifications. Des skis plus longs, 1,60 mètres, avec des rayons égaux.
Mais c'est en 2015 qu'il va enfin inventer "sa" splitboard. A la recherche de la planche parfaite, il imagine la Pentagram. Une planche séparable en 5 parties. Sa particularité ? Elle est adaptée à toutes les neiges.
Il suffit de conserver la 5ème partie sur la queue, pour un appui bien rigide en cas de neige dure. Ou bien de l'enlever pour la poudreuse. Il est ainsi possible de "rider" toute l'année.
L'ancien parapentiste est issu de la mécanique générale, capable d'imaginer et de concevoir les objets les plus fous. Dans son atelier de la rue Brocherie à Grenoble, il assemble ses planches qu'il fait fabriquer par une grande marque installée dans la Drôme.
La Pentagram a été présentée au Salon International ISPO de Munich. Et les premiers modèles commençent à se vendre, au prix de 930 euros.
Reportage Céline Aubert, Maxime Quemener, Rodolphe Paulet :