Lundi 8 juillet, l'un des trois pères est finalement descendu de la cheminée de la compagnie de chauffage d'Eybens. Les deux autres sont toujours en haut et comptent bien y rester, tant que "rien de concret" ne sera avancé pour qu'ils revoient leurs enfants.
"On est lassés, énervés, c'est de la fatigue psychologique" explique Rod Van Haute au téléphone. Ce père de famille est grenoblois, tout comme René Forney, l'autre père toujours en haut avec lui.
Les deux hommes se sont rencontrés jeudi dernier par le biais de l'association "Père enfant mère".
Rod Van Haute n'a pas vu ses enfants depuis six mois. Il accuse son ex-femme de s'être enfuie avec eux aux Etat-Unis. "Je veux les voir, leur parler autrement que sur skype ou au téléphone" martèle-t-il. Quant à René Forney, il dit se battre depuis vingt ans pour retrouver les siens.
"Les négociateurs au sol m'ont appelé, mais j'ai l'impression qu'on nous mène en bateau" raconte Rod. "Ils disent qu'ils veulent faire le point, mais moi ce que je veux, c'est du concret !".
"Nous sommes plus d'un million de pères et de mères à souffrir, mais ceux qui souffrent le plus, ce sont les enfants. C'est une justice pro-féministe qui nous considère uniquement comme des géniteurs", ajoute-t-il.
Ce soir ils passeront leur cinquième nuit perchés sur la cheminée d'Eybens. Ils ont de quoi boire et manger. "On est prêts à rester en haut le temps qu'il faudra, même s'il faut entamer une grève de la faim".
L'un des trois pères est descendu la veille
Le troisième homme, Frédéric Foroughi, Rod l'avait rencontré via les réseaux sociaux. Les deux pères étaient devenus amis et c'est Rod qui avait pris l'initiative de leur opération coup de poing.