Les personnels soignants peu convaincus par les annonces du Ministre de la Santé

Olivier Véran a promis de meilleurs salaires à l’hôpital et un assouplissement des 35 heures. Des annonces insuffisantes qui font bondir personnels soignants et syndicats. Réactions. 

Alors que la contestation gronde à nouveau dans les hôpitaux après la crise du coronavirus, le ministre de la Santé, Olivier Véran, a annoncé qu'il réunira les partenaires sociaux et collectifs hospitaliers le 25 mai pour lancer un "Ségur de la santé" (du nom de l'Avenue de Ségur, qui borde le ministère de la Santé à Paris). Il promet dores et déjà des mesures, augmentation de salaires, un assouplissement des 35h. « A côté de la plaque », selon certains agents de santé. 

Mélanie Chambre, par exemple, infirmière depuis 17 ans. L'année dernière, elle s'est fait connaître avec ses collègues du CHU de Valence pour une vidéo, « La colère dans le cathéter », reprise musicale vue plus de trois millions de fois sur Facebook. «Augmenter les salaires, ça veut dire quoi ? », se demande l'infirmière, qui a fait grève pendant plusieurs mois. « Il va falloir qu'on soit intransigeant sur le taux horaire »

Le Ministre de la Santé a en effet promis qu'il fallait « travailler sur une hausse des salaires des soignants, au-delà des primes » dans un entretien accordé au JDD le 17 mai, sans donner plus de détail. Il a également annoncé vouloir assouplir le temps de travail.  « Il ne s’agit pas d’obliger des gens à travailler davantage, mais de créer un cadre beaucoup plus souple pour permettre à ceux qui le souhaitent de le faire ou d’organiser leur temps de travail différemment. Sans pression », a détaillé M. Véran.

« Oui on demandait la revalorisation des salaires depuis des années, s'indigne Mélanie Chambre, mais on ne veut pas bosser plus. Ca veut dire quoi assouplir les 35h ? Travailler plus pour gagner plus ? Ca c'était un autre Président... On veut gagner plus pour ce qu'on travaille déjà ! ». Et d'insister : «nous on veut des embauches sûres et durables »

Même réaction à l'hôpital Edouard Herriot, à Lyon. « C'est délirant, ces annonces sur les 35h ! Les 35h, elles n'existent pas à l'hôpital. On en fait 40, parfois 50.  Le problème, ce ne sont pas les heures, ce sont les embauches qu'il n'y a pas eues », affirme Chaïbia Khaif-Janssen, secrétaire SUD à l'Hôpital Edouard Herriot. Ce lundi 18 mai, plusieurs syndicats appellent le personnel de HEH à venir signer une lettre à l'attention des tutelles de santé. « Une lettre pour demander des choses plus concrètes », explique la représentante syndicale. « Car nous, c'est du concret que l'on veut. Pas des effets d'annonce ». La syndicaliste assure que ce n'est que le début d'une contestation qui risque de repartir de plus belle. 

« On va se faire à nouveau entendre. Il n'a pas parlé des créations de poste. Il n'a pas parlé des fermetures de lit. En réalité, il n'a pas dit grand chose de ce qu'on réclame» prévient elle aussi, Mélanie Chambre à Valence.

 

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