La 18e édition du Festival de l'avenir au naturel, à l'Albenc, a eu lieu les 6 et 7 septembre. La plus grande foire biologique et écologique en plein air de Rhône-Alpes a aussi donné un coup de projecteur sur les maladies agricoles avec le témoignage de Denis Camuset, victime des pesticides.
Dehors, il y a la fête, on vante les produits naturels, on justifie qu'une autre agriculture est possible. Dedans, il y a la crainte. Si le Festival de l'Albenc est avant tout une foire biologique, c'est aussi un lieu où l'on souhaite "éveiller les consciences". Les "festivaliers" ont donc pu assister à la projection de "La mort est dans le pré". Un documentaire d'Eric Guéret qui est allé à la rencontre de ces gens qui, dans la peine ou la maladie, se battent pour une agriculture plus respectueuse des hommes et de la terre. Parmi eux, il y a Denis Camuset, éleveur du Jura, paraplégique, reconnu comme victime des produits phytosanitaires.
Le documentaire
Denis est aujourd'hui administrateur de l'association "Phyto-victimes", une association d'agriculteurs qui vient en aide aux professionnels victimes des pesticides. Denis Camuset a contracté un cancer, Lymphome Non Hodgkinien (LNH) du fait d'une exposition aux pesticides. Maladie qui a été reconnu en maladie professionnelle. Il est en rémission totale aujourd'hui mais garde de ce cancer une paralysie des membres inférieurs. A l'Albenc, lorsque la projection du documentaire s'est achevée, Denis a pris la parole pour raconter son insouciance, quand il voulait prouver à son père que l'on pouvait produire plus grâce aux pesticides. Il explique ensuite comment, à 44 ans, sa vie a basculé en l'espace de quelques jours, comment ses jambes sont devenues "du coton".
Réaction
Avec son association "Phyto-Victimes", Denis se définit comme "un petit grain de sable" qui espère enrayer petit à petit le travail des Géants des produits phytosanitaires. "Les petits grains de sable quand il y en a beaucoup dans un rouage, ça tourne beaucoup moins bien", explique-t-il, "on n'a pas l'ambition de contrer des boutiques comme Monsato ou Bayer... mais il faut qu'ils sachent qu'aujourd'hui il y a des problèmes et que ces problèmes il va falloir les résoudre."
Un discours en raisonnance avec les idées que le festival de l'Albenc défend depuis sa création.
>>> Reportage Joëlle Ceroni et Nathalie Rapuc