Quand le Premier Ministre a annoncé samedi 14 mars que tous les lieux "non indispensables" devaient fermer leurs portes, l'équipe du Club Med de l'Alpe d'Huez a dû s'activer pour rapatrier chez eux ses employés qui ont dû se quitter promptement et sans embrassades.
"C'était un peu brusque et la soirée a été remplie d'émotion", se rappelle Camille Perazio, cheffe de village au Club Med de l'Alpe d'Huez. Le samedi 14 mars au soir, le Premier Ministre annonce que tous les lieux recevant du public et "non indispensables à la vie du pays" doivent afficher portes closes en raison de l'épidémie de coronavirus. Et ce, dès le soir-même et jusqu'à nouvel ordre. Les domaines skiables des stations de ski doivent donc fermer ainsi que tous les centres d'accueil des vacanciers.
Ce soir-là, au Club Med de l'Alpes d'Huez, c'est branle-bas de combat. Il faut rapatrier 95 % des employés qui viennent de 30 pays différents (Italie, Maroc, Turquie, Brésil, etc.) "On a dû affréter des avions entiers", explique Camille Perazio. "La priorité a été de sécuriser le départ de nos employés et de nos clients", assure-t-elle. Alors chômage technique ou non pour les employés ? La direction est encore "en prise de décision" à ce propos.
Petite particularité : le Club Med accueille ses clients le dimanche et non le samedi comme la plupart des autres centres de vacances, ce qui a grandement facilité le travail de la direction. Les 700 personnes présentes sur le site sont reparties comme prévu et les100 visiteurs qui devaient arriver le dimanche ont quant à eux été prévenus de la fermeture du club. Seuls deux clients, d'origine étrangère, qui ignoraient les nouvelles mesures sont arrivés au Club Med le dimanche matin. Mais ils ont pu y passer la nuit le temps de s'organiser pour repartir.
"Se dire au revoir sans se prendre dans les bras"
Les 200 employés du Club travaillaient ensemble depuis le mois d'octobre. Les adieux ont donc été brusques et un peu douloureux puisque, mesures barrières obligent, il a fallu se saluer à distance. "Ce qui a été vraiment difficile, c'est de se dire au revoir sans se prendre dans les bras, raconte Camille. D'habitude on fait une grande fête pour clore la saison mais là on ne le fera pas."
"On est nostalgique, confie la cheffe de village. Cette semaine, il aurait dû y avoir le Tomorowland [festival de musique qui a lieu dans la station de l'Alpe d'Huez]. On aurait dû accueillir des gens de 110 nationalités dans la station".
À présent, le club, comme tout le reste de la station est désert et il faut achever la fermeture et préparer la réouverture pour cet été. La dizaine d'employés doit donc effectuer une tâche normalement assurée par l'ensemble du personnel. "On s'en souviendra", conclue Camille.
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