Le fabricant franco-italien de semi-conducteurs prépare un plan de départs volontaires qui devrait particulièrement toucher les ingénieurs des sites de Grenoble et de Crolles, en Isère. Ce plan prévoit la suppression de 150 emplois en France.
Si le chiffre d'affaires du groupe STMicroelectronics est en hausse, le groupe essuie des pertes dans le secteur du digital. Même si le groupe vient de renouer avec les bénéfices, avec un résultat net au troisième trimestre de 72 millions de dollars, il craint un ralentissement de son activité. Mercredi 29 octobre, la direction de STMicroelectronics a donc annoncé la mise en place d'un plan visant à "réviser ses effectifs" dans le monde: 450 salariés sont potentiellement concernés dont 1/3 dans l'hexagone.
150 postes supprimés en France
En France, ce plan se traduirait, selon la CGT, par "un plan de départs volontaires de 150 personnes". En Isère, les sites STMicroelectronics de Grenoble et de Crolles sont directement visés car les deux sites travaillent principalement dans le secteur du digital. Le site de Grenoble compte actuellement 2.100 salariés tandis que près de 3.900 personnes travaillent sur le site de Crolles. Ce jeudi matin, les salariés du site de Grenoble n'ont pas manqué de réagir à cette annonce. Ils estiment que leur direction a commis "des erreurs de stratégie". Pour la CGT, "l'orientation suivie par l'entreprise est le strict contraire de ce qui serait nécessaire pour la développer, ainsi que l'industrie microélectronique en Europe et en France".
Reportage de Mickaël Guiho et Dominique Semet
Concernant la solution du plan de départs, elle fait débat entre les principaux syndicats. Pour le syndicat CGT, "outre les conséquences sociales très graves dans la situation économique actuelle, ceci signifie un nouvel affaiblissement de la partie numérique de ST". Du côté de la CFE-CGC, on estime que les "plans de départs volontaires, lorsqu'ils sont bien faits, ça peut créer du dynamisme, ça peut créer des emplois et créer de la mobilité."
La CGT redoute désormais une spirale infernale qui pourrait entraîner toute la Presqu'île de Grenoble et les 28.000 emplois liés à la microélectronique dans la région. C'est pourquoi une délégation souhaitait rencontrer la secrétaire d'Etat à la Recherche, la grenobloise Geneviève Fioraso, et un membre du cabinet d'Emmanuel Macron, ministre de l'Economie. Mais, la réunion a été annulée. La CGT estime "que le pouvoirs publics seraient bien inspirés de rencontrer les syndicats qui tentent de transmettre les points de vue de l'entreprise "réelle" plutôt que de se contenter de celui des financiers de STMicroelectronics."