Un maximum de 40 loups pourront être abattus en 2018, a annoncé lundi le ministère de la Transition écologique en publiant le nouveau plan loup qui vise une population de 500 individus d'ici 2023 contre environ 360 actuellement.
Ce plafond pourra toutefois être "actualisé une fois connus les chiffres de la population au printemps, pour être porté à 10% de la population", précise le plan loup 2018-2023, dont le projet était très critiqué par les éleveurs qui dénoncent les attaques contre leurs troupeaux.
40 loups abattus
Le dernier arrêté en vigueur permet l'abattage de 40 loups entre le 1er juillet 2017 et le 30 juin 2018. Le nouveau plan se base désormais sur l'année civile, mais les "prélèvements" ne pourront se faire qu'entre septembre et décembre. Les éleveurs pourront malgré tout "toute l'année" se défendre "en cas d'attaques".A partir de 2019, le plafond annuel sera "fixé à 10% de la population sur la base des recommandations scientifiques", avec possibilité de relèvement de 2% "en cas d'atteinte du plafond avant la fin de l'année civile et de dommages particulièrement importants".
Espèce protégée
Espèce protégée, le loup, disparu en France dans les années 1930, est revenu par l'Italie à partir de 1992. Fin 2017, la population était estimée à environ 360 individus, contre 292 en 2016. Notamment présent dans les Alpes, il a tué près de 10.000 brebis en 2016.Dans cette optique, le plan loup prévoit notamment des aides à la protection des troupeaux (bergers pour le gardiennage, chiens, parcs électriques) et le développement de mesures de protection et d'effarouchement "innovantes". Mesure particulièrement contestée dès l'annonce du projet, les indemnisations des éleveurs seront désormais soumises à la mise en place préalable de mesures de protection.
Méthode de comptage des loups contestées
Une vingtaine de députés LREM de zones de montagne avaient réclamé début février une modification du plan, en particulier de cette mesure qu'ils ne jugent "pas acceptable". Environ 5.700 contributions ont été déposées lors de la consultation publique du plan qui a eu lieu du 8 au 29 janvier : "75% insistent sur l'importance de la préservation du loup tandis que 25% soutiennent l'élevage face à la prédation", a indiqué le ministère.Alors que les méthodes de comptage des loups sont parfois contestées, de nouvelles expertises sont d'autre part prévues en collaboration avec l'Office National de la Chasse et de la Faune Sauvage (ONCFS), notamment pour étudier la question de l'hybridation entre chiens et loups.
Ce débat passionné ne manque pas de susciter des réactions. Frédérique Puissat et Michel Savin, sénateurs de l'Isère, qualifient ce plan loup de "décevant" et "bien loin des attentes des territoires et des acteurs du pastoralisme". Ils craignent que "au regard de la croissance de la population ces dernières années, ce chiffre sera bien supérieur" à l'objectif de 500 loups en 2023.
Pour eux, la présence du loup "est incompatible pour l'élevage de montagne." "Depuis Paris, il remet finalement les loups au milieu des bergeries", concluent-ils.