Pollution. On a testé pour vous les transports en commun gratuits à Grenoble

Habitué des parcours en voiture (et des bouchons), un salarié de France 3 Alpes a décidé d'être "un bon citoyen", ce vendredi 14 mars au matin, en laissant son véhicule au garage. Direction l'arrêt de bus, il est 7h30 au centre de Saint-Égrève. Récit. 

André Faucon nous raconte: Martine, une femme d'une quarantaine d’années attend déjà le bus. Pas besoin de décrypter les horaires sur les panneaux d’information, Martine me lâche d'emblée "il passe à 7h33". Aimable, Martine. “Je le prends pas parce que c'est gratuit, mais parce que ma voiture est en panne”, me dit Martine, “je le prendrais bien plus souvent, mais ça ne finit pas assez tard: 20h34 le dernier bus, c'est pas suffisant."

Nous sommes sur la ligne 30, une petite dizaine de personnes est répartie dans le bus. La radio est un peu trop forte, difficile d'entamer une conversation ou de se concentrer sur la lecture de ses mails. En repensant à Martine, je m’aperçois que d’habitude, je ne parle pas à un être humain aussi tôt, exceptée ma moitié...

Quelques arrêts plus tard, le bus s’est un peu plus rempli. La parité est parfaite: 8 femmes, 8 hommes. Pas de jeunes, ben oui c'est les vacances! Derrière moi un couple d'opportunité commente la gratuité: "j'ai prévenu Michel”, dit la femme, "avec ses allergies ça va l'intéresser".
Apparemment tout le monde n'est pas bien réveillé.

Pas de gymkhana entre travaux et feux rouges. C'est cool!


Sur l'A48, le bus roule plus vite et, du coup, il devient plus bruyant. Entre la radio, les éternuements du voisin et le moteur du bus, mes oreilles sont moins dorlotées que dans ma voiture douillette. D'un autre côté je n'ai rien d'autre a faire qu'observer mes concitoyens: pas de gymkhana entre travaux et feux rouges. C'est cool!

Il est presque 8h, changement devant Minatec pour le tram B en direction du CHU. Plus de radio mais une ambiance cocooning couleurs chaudes et... mégot sur le sol. Quelques conversations basses troublent à peine le silence, on se laisserait bercer aisément et les pensées sont moins confinées que dans la voiture.

Un jeune homme gêné par un saignement de nez me demande un mouchoir en papier. Deuxième contact humain de la journée: c'est deux fois plus que d'habitude à la même heure!

À la station “Gare” le tram se remplit un peu plus. Mes voisins ont plongé leurs regards dans la presse gratuite. Ouh la la, je prends peur, personne ne parle à personne! Seule voix sympa celle de l'annonce des directions et arrêts, je reconnais la voix d'une Miss Météo de France 3, tiens voilà que je pense au boulot maintenant.

La traversée du centre-ville est distrayante. La ville est encore endormie, commerces fermés, livreurs affairés. On a l'impression d'être dans les coulisses de la ville. Bon, tout ça c'est bien joli mais ça devient interminable!

8h10. 40 minutes que je suis parti de Saint-Égrève et il reste au moins 5 stations. Le parcours en tram me fait plus l'effet d'une balade en petit train touristique avec ses passages devant les halles Sainte-Claire, le Musée, l'île verte... Sauf que je ne suis pas en congés.

Bilan, 1 heure de déplacement contre 20 minutes en voiture"


Ah voilà l'hôpital, la fin approche, si j’ose dire. Enfin pas tout à fait: en sortant du tram il me faudra marcher dix minutes pour arriver à France 3. Un peu de marche, c’est bon pour la santé. Oui, enfin presque: je respire sûrement plus de particules nocives que dans l'habitacle de ma voiture.

Bilan: 1 heure de déplacement contre 20 minutes en voiture en période de vacances, 40 à 50 minutes lorsque les bouchons sont féroces. Alternance de bus, tram et marche à pied. C'est moins monotone qu'en voiture. Mais en cas de mauvais temps, je ne suis pas sûr que cela m’amuserait. 

Deux fois plus de contacts humains que d’habitude, et des dizaines de visages observés.

Vivement ce soir le trajet retour!
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