"Et pourquoi pas un festival ?" Une formule énigmatique derrière laquelle se cache un événement artistique participatif qui se déroule jusqu’à ce vendredi 7 octobre à La Bifurk à Grenoble.
Des photographies, des diapos ou des graffs. Autant de supports choisis par l’association "Et pourquoi pas?", pour animer leur festival. Toute l'année, cette asso anime des groupes de paroles et des ateliers d'art thérapie auprès de publics fragilisés, ce festival original propose huit jours de rencontres et d'échanges avec comme supports, le graff, l'affichage urbain et la photo avec des expos proposées dans la friche artistique de La Bifurk, quartier Flaubert à Grenoble.
La devise de ces activistes imaginatifs et partageurs : utiliser l'art comme outil d'expression. Le projet "Les Porteurs de Paroles" est une proposition d'animation dans l'espace public pour recueillir la parole des passants. En mettant au coeur de l'évènement une question forte "quel est votre combat au quotidien ?", ils ont recueilli de nombreuses réponses. Les messages ont été reproduits sur des affiches, parfois accompagnés du portrait de son auteur et collés dans différents quartiers de Grenoble.
Un hommage aux personnes en errance
Parmi les nombreux artistes invités, le "sérigraffichiste" RNST venu réaliser une fresque géante représentant le visage d'un enfant masqué sur une façade du quartier de la Capuche avec son complice, le pochoiriste Koma qui a reproduit grâce à la technique du lettrage quelques phrases des participants. Autres intervenants, le couple avignonais La Lame et l'Iso: l'un est pochoiriste, l'autre photographe. Ensemble, ils ont conçu une fresque sur une façade du Fournil, une cantine solidaire grenobloise qui accueille chaque jour des dizaines de personnes en errance. A partir de portraits de trois volontaires, ils vont réaliser une double création mêlant photos et pochoirs. Un hommage à ce public en grande difficulté.
"Et Pourquoi Pas?" présente d'autres travaux à La Bifurk comme des expos sur la prostitution ou l'homophobie. Un groupe de collégiens isérois a choisi de dénoncer l’homophobie à l’école, encadré par Nicolas Moiroud, membre du collectif de l’asso.
Le reportage de Damien Borrelly et Maxime Quemener