Deux pourvois en cassation ont été déposés après le renvoi en correctionnelle d'un hôpital psychiatrique et d'un médecin, six ans après le meurtre d'un étudiant grenoblois par un schizophrène qui s'était échappé de l'hôpital, a-t-on appris ce mardi 25 novembre.
Me Jean-Yves Balestas, l'avocat du médecin renvoyé en correctionnelle, a formé un pourvoi en estimant qu'il y avait une "contrariété dans les motifs".
Le rôle de son client n'est, selon lui, "pas supérieur" à celui des deux autres médecins qui ont bénéficié d'un non-lieu dans cette affaire. "Nous estimons que c'est une discrimination", a-t-il dit, en réclamant aussi un non-lieu pour son client.
La famille de la victime a également formé un pourvoi car elle estime que les trois médecins auraient dû être renvoyés en correctionnelle pour homicide involontaire. "La famille est plutôt patiente et déterminée à ce que tout le monde vienne s'expliquer", a déclaré Me Hervé Gerbi, son avocat.
La Cour d'appel de Grenoble avait ordonné mercredi dernier le renvoi en correctionnelle du centre hospitalier de Saint-Egrève (Isère) et d'un médecin pour homicide involontaire.
Le 12 novembre 2008, Jean-Pierre Guillaud, déjà auteur de plusieurs agressions à l'arme blanche, avait mortellement poignardé Luc Meunier, 26 ans, à Grenoble, après s'être échappé de l'hôpital psychiatrique. M. Guillaud avait été déclaré pénalement irresponsable de cet acte en septembre 2011 et hospitalisé en unité pour malades difficiles (UMD).
Une information judiciaire avait cependant été ouverte pour homicide involontaire afin de déterminer d'éventuelles responsabilités des médecins, à la suite d'une plainte contre X de la famille Meunier. Le 9 avril 2013, le juge d'instruction avait rendu une ordonnance de non-lieu pour l'ensemble des mis en cause. La famille Meunier avait fait appel.