Avec l’épidémie de coronavirus COVID 19, les psychologues, psychothérapeutes et psychanalystes s’adaptent. Pendant le confinement, certains consultent à distance par téléphone et visioconférence. Exemples dans le Puy-de-Dôme et le Rhône.
Dans le contexte de crise sanitaire lié à l’épidémie de coronavirus COVID 19, les praticiens comme les patients s’adaptent. En plein confinement, les cabinets des psychologues, des psychothérapeutes et des psychanalystes sont fermés. Les professionnels poursuivent donc à distance le travail thérapeutique. Conversations téléphoniques, envois de mails et de SMS ou encore visioconférences, chacun choisit sa solution pour maintenir le lien.
"Qu’ils soient au téléphone ou sur mon divan, ils pleurent, sanglotent, rient, font des lapsus, exactement de la même façon, il n’y a pas vraiment de différence" explique Catherine Planche, psychanalyste à Clermont-Ferrand. Puis elle ajoute : "Avec l’expérience, je perçois les émotions à travers la voix, d’autant que je pratique régulièrement les séances au téléphone. Certains patients que je suis depuis des années ont déménagé, parfois loin, mais souhaitent poursuivre leur thérapie avec moi".
Claudio Jofre, psychologue-psychothérapeute exerce à Lyon. Il consulte également à distance. Mais pas question pour lui, en cette période, de prendre de nouveaux patients. Il souligne : "Pour bien démarrer une bonne relation thérapeutique, il est préférable de commencer avec des séances en présentiel. Ce n’est qu’une fois le lien établit que l’on peut fonctionner correctement à distance. Depuis le début du confinement, j’ai refusé de prendre de nouveaux patients, je maintiens le lien avec ceux qui venaient me voir auparavant uniquement".
S'adapter et trouver des solutions
Pour mettre en place ces consultations à distance, il a parfois fallu s’adapter. Certains patients n’ont qu’un ordinateur pour toute la famille, d’autres n’en ont pas. D'autres, encore, habitent dans une zone-blanche. Conséquence : les conversations téléphoniques comme les visio-conférences sont difficiles voir impossibles à avoir.C’est le cas d’un habitant d’un hameau situé près de Saint-Pardoux dans les Combrailles, au nord du Puy de Dôme. Il a choisi de correspondre par mail avec son psychanalyste : "Chez moi, le portable passe déjà mal, alors pour avoir une visio, autant dire que c’est peine perdue. Du coup, le psy m’a proposé que je lui envoie un mail chaque mardi. Je lui dis tout comme si j’étais en séance chez lui. Il me répond toujours rapidement". Pour lui, cette façon de procéder à des limites. Il conclut en disant : "C’est une approche qui me semble tout de même limitée. Malgré tout, je continue, histoire de maintenir un lien".
Un suivi parfois impossible à distance
Les consultations à distance ne conviennent pas à tous. Les personnes déjà vulnérables psychologiquement sont particulièrement touchées. Dans ce cas-là, les spécialistes acceptent de les recevoir. "J’ai proposé à mes patients habituels qui tenaient absolument à être présents de venir dans le jardin de la copropriété. Nous nous installons dans un coin pour préserver la confidentialité, tout en restant à un mètre l’un de l’autre" explique Claudio Jofre. Il l’admet, les consultations à distance, "pour certaines personnes qui ont de grosses fragilités trouvent parfois des limites". Il ajoute : "Ces personnes-là ont l’impression d’être mieux accompagnées en étant physiquement face à leur thérapeute. C’est par exemple le cas d’une jeune femme qui vient de faire une tentative de suicide".Comme d’autres professions médicales et para-médicales, les psychologues et psychanalystes devraient bientôt rouvrir leurs cabinets. Avec le déconfinement, les consultations pourront reprendre, avec toutes les précautions sanitaires nécessaires.